Une magistrate d'Agen en garde à vue dans une enquête liée au banditisme corse

Une magistrate à la cour d'appel d'Agen dans le Lot-et-Garonne a été placée ce mercredi en garde à vue. Elle est impliquée dans une enquête portant notamment sur ses liens avec un membre présumé du banditisme corse, selon des sources proches du dossier.

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3 avril 2024 à 18h01 par Chloé Morand-Bridet avec AFP

"Je confirme qu'une magistrate a été placée en garde à vue mercredi dans le cadre d'une enquête préliminaire suivie par le parquet de Nice, ouverte des chefs de recours en bande organisée au service de personnes exerçant un travail dissimulé, blanchiment, trafic d'influence actif et passif", a indiqué à l'AFP Damien Martinelli, procureur de Nice.

"Elle est en garde à vue également pour faux en écriture publique par personne dépositaire de l'autorité publique et usage de ces faux ainsi que détournement de fonds publics", a ajouté le procureur.
Il s'agit d'Hélène Gerhards, magistrate à la cour d'appel d'Agen, ont confirmé à l'AFP des sources proches du dossier. Cette dernière était d'ailleurs passée par le parquet de Toulouse  il y a moins d'une dizaine d'années.
Depuis le 20 janvier 2021, le parquet de Nice est en charge d'une "enquête susceptible de mettre en cause Hélène Gerhards", avait précisé à l'AFP le parquet général d'Aix-en-Provence en janvier 2023. 
Elle est impliquée dans une enquête portant notamment sur ses liens avec un membre présumé du banditisme corse, selon des sources proches du dossier.

Le domicile de la magistrate à Agen et sa villa à Pietrosella en Corse-du-Sud avaient été perquisitionnés en décembre 2022, avait appris l'AFP de source proche du dossier.
L'enquête porte notamment sur les liens suspectés de cette magistrate, en poste en Corse entre 2010 et 2016, avec un membre présumé du banditisme insulaire, Johann Carta. En cause : la construction,  la rénovation et la location de la villa de la juge sur le Golfe d'Ajaccio, désormais vendue, avaient indiqué à l'AFP des sources judiciaires et proches du dossier. Johann Carta, ancien président du Gazelec Ajaccio (GFCA), club de football placé en liquidation judiciaire en janvier 2023, a été mis en examen et écroué dans plusieurs enquêtes, notamment en décembre 2023 dans une enquête ouverte pour "escroquerie, extorsion de fonds et blanchiment d'argent en bande organisée" par la JIRS (Juridiction interrégionale spécialisée) de Marseille.