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Procès des disparus de Mirepoix. "Quand on part, c'est pour le tuer" avoue l'un des accusés

Le procès des amants diaboliques se poursuit devant les Assises de l'Ariège, avec notamment leurs auditions ce mercredi 22 et jeudi 23 novembre 2023. Si Jean-Paul Vidal reconnaît son implication et fournit même des détails, Marie-José Montesinos joue avec les questions posées.

Entrée d'une salle d'audience au tribunal de Foix, en Ariège
Entrée d'une salle d'audience au tribunal de Foix, en Ariège
Crédit : © Brice Vidal - 100% Radio

23 novembre 2023 à 11h47 par Marion Chouly - avec Jacques Déjean

Des discours opposés. Depuis ce mercredi 22 novembre 2023, Marie-José Montesinos et Jean-Paul Vidal, accusés des meurtres de Christophe Orsaz et de sa fille de 18 ans, Célia, sont entendus par la cour d'assises de l'Ariège, à Foix. D'un côté, Jean-Paul Vidal reconnaît son implication et fournit même des détails. "Quand on part, c'est pour le tuer" avoue-t-il depuis son box, précisant que sa co-accusée, Marie-José Montesinos, était d'accord avec ce projet criminel. De l'autre, Marie-José Montesinos élude les questions, contourne, réfute : "ce rendez-vous ne devait pas nous conduire à la mort", ajoutant ensuite "je savais que tôt ou tard on allait nous interpeller".

Tous deux sont accusés d'avoir assassiné le 30 novembre 2017, Christophe Orsaz, l'ex-compagnon de la soignante, et d'avoir tué dans la foulée sa fille de 18 ans, présente par hasard lors du guet-apens qu'ils avaient tendu au jardinier-paysagiste.

Interrogée par la présidente de la cour, Hélène Ratinaud, puis par les avocats des parties civiles et l'avocat général, l'infirmière, aujourd'hui âgée de 61 ans, s'égare dans des détails à plusieurs reprises. Elle indique ne pas se souvenir de certains éléments, comme la succession de repérages effectués sur les lieux du crime.

Ces repérages sont pourtant clairement mis en évidence selon Me Lévy Soussan, avocat de dix parties civiles : "on a deux personnes qui, des mois avant la commission des faits, sont parfaitement déterminées pour que les choses se passent. On a examiné dans le détail tous les actes préparatoires qui anticipent les faits : les armes qui sont récupérées, les repérages qui sont effectués puis la fosse septique où la victime a été plongée vivante, donc je pense que ce soir la cour d'assises, avant même d'avoir examiné les faits en eux-mêmes, a compris qu'elle était le projet criminel de ces deux personnes."

Au sujet des discours contradictoires des accusés, l'avocat ne semble pas surpris : "les deux accusés jouent exactement la même partition que celle qui a été jouée pendant l'information judiciaire : Monsieur Vidal qui admet sa participation et Madame Montesinos qui se dédouane et qui renvoie la responsabilité sur Monsieur Vidal. Alors c'est sûr que lorsqu'on est confronté à ses mensonges, lorsqu'on est aussi confronté à ses propres dépositions en garde à vue, parce qu'elle a quand même admis des choses en garde à vue, c'est parfois difficile pour elle de répondre aux questions et je pense que ces trous de mémoire c'est aussi le signe du mal-être de Madame Montesinos qui est parfois soumise à des éléments qu'elle ne maîtrise pas".

Les deux accusés sont encore entendus ce jeudi matin, ils doivent évoquer les circonstances précises du double crime. Ensuite, place aux plaidoiries des parties civiles, le réquisitoire et les plaidoiries de la défense.

Le verdict est attendu ce vendredi.