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INFO 100% - Près de Toulouse : un homme soupçonné de violences conjugales se suicide après sa garde à vue

Cette affaire dramatique pose-t-elle la question de l'accompagnement et de la réponse pénale liés aux violences intrafamiliales ?

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22 septembre 2021 à 10h53 par Brice Vidal

 

Un drame familial s'est noué près de Toulouse. Un homme a été retrouvé mort, pendu sur son lieu de travail ce mercredi matin à Villeneuve-les-Bouloc au nord de la Ville rose. La victime qui serait un chef d'atelier dans un négoce sortait ce mardi d'une garde à vue dans les locaux de la communauté de brigades (COB) de Seysses pour une affaire de violences conjugales. Sa compagne, la victime, violentée avait une ITT de "moins de 8 jours". Le mis en cause, a donc été convoqué par les forces de l'ordre, puis déféré au parquet après son audition. Il faisait l'objet d'un contrôle judiciaire.

 

Une garde à vue "classique"

Selon une source proche de l'enquête, "la garde à vue s'est bien déroulée". Mais dans le cadre de la réponse pénale, le suspect a fait l'objet "d'une mesure d'éloignement" du domicile conjugal avec "interdiction d'entrer en contact avec la victime", "de porter une arme". S'est-il retrouvé à la rue, au point de finir par dormir sur son lieu de travail ? L'enquête des gendarmes de Fronton devra l'établir. Toujours est-il que l'homme de 55 ans a mis fin à ses jours. Un examen du corps est prévu.

 

Quid de la gestion des auteurs de violence ?

Un drame qui pose la question de la gestion des auteurs d'infractions intrafamiliales. Le parquet de Toulouse confirmait nos informations indiquant "qu'un accompagnement existe". Le mis en cause "avait rendez-vous avec une association le 23 septembre dans le cadre du contrôle judiciaire" et "avait obligation de se rendre au rendez-vous". En théorie, une enquête sociale rapide est censée faire le point sur la situation du mis en cause. Puis une association assure un suivi.

Depuis quelques années, l'arsenal judiciaire a été renforcé, à juste titre, face aux auteurs de violences sur conjoint : bracelet électronique anti-rapprochement, téléphone "grave danger", mesures d'éloignement...

Début août dans une interview, Gérald Darmanin confirmait "la mise en place de nouvelles mesures de lutte contre les violences intraconjugales en France", alors que plus de 70 femmes sont mortes tuées par leur conjoint en 2021 en France. Le ministre mettait l’accent sur la consigne donnée aux policiers et gendarmes de faire "un signalement au procureur". Les mains courantes étaient proscrites. Le ministre souhaitait "des équipes spécialisées dans chaque département". Le groupement de gendarmerie de Haute-Garonne est d'ailleurs département pilote avec quatre Celvic (cellules spécialisées) mises en place.