Grève de la faim contre l'A69 : quelles conséquences pour l'organisme ?

Un mois sans manger. Thomas Brail et Olga sont en grève de la faim depuis début septembre pour s'opposer au chantier de l'A69 qui doit relier Castres et Toulouse. Chantier qui sera mené à son terme, les pouvoirs publics ont réitéré leurs intentions en début de semaine.

Au total, ils sont huit aujourd'hui à avoir entamé une grève de la faim, militants d’un collectif opposé à ce projet qu’ils qualifient d’écocide. Tous n'ont pas commencé au même moment, pourtant, un même danger les guette : la mort.

Selon Nicolas Sahuc, diététicien et spécialiste des troubles alimentaires, les militants entrent dans une phase critique, "la mort apparaît entre 40 à 50 jours lorsque l'individu ne consomme plus rien [...] lorsque l'alimentation n'est plus apportée le corps va utiliser ce qu'on appelle des ressources qu'il a dans l'organisme jusqu'à un moment où ces ressources vont être mises en péril et puis ça fini par le décès du sujet".

Nicolas Sahuc détaille un peu plus cette phase où le corps puise dans ses réserves : "entre 24 et 48 h, vous avez un corps qui est adapté à l’hypoglycémie grâce à des sortes de circuits dérivatifs pour pouvoir maintenir la vigilance des neurones, c'est ce qu'on appelle les corps cétoniques. Mais utiliser les corps cétoniques dans ces situations-là, ce n'est pas sans effet négatif sur le corps".

Et les conséquences peuvent être graves donc, "vous avez principalement une accumulation [...] d'azote au niveau du cerveau et cette accumulation d'azote va faire que vous avez une intoxication au niveau de votre fonctionnement simple et donc du coup vous allez avoir plutôt une tendance à délirer, à perdre la perception de la réalité, qui va faire que vous avez une sorte d'euphorie". "Dès que vous perdez des neurones, vous avez une forme d'irréversibilité, même si aujourd'hui, on a des études qui nous montrent qu'on peut gagner en plasticité et que quelques cellules ou neurones peuvent se rétablir."