Coupe du monde 2023. Le XV de France s'incline face à l'Afrique du Sud et sort de son mondial

Fou, incroyable, irrespirable, les adjectifs manquent. Ce dernier quart de finale de la Coupe du monde 2023 promettait un combat âpre, rugueux, féroce. France et Afrique du Sud se sont rendu coup pour coup, à cent à l'heure. Dans un Stade de France chauffé à blanc, ces bleus-là n'avaient pas le temps. Pas le temps de douter ou de laisser leurs adversaires espérer. 

Dès la quatrième minute, le Toulousain Cyril Baille est le premier à trouver le chemin de l'en-but. Après un maul écroulé devant la ligne, conduit par son coéquipier Peato Mauvaka, Penaud passe sur un pas pour le pilier gauche qui aplatit en coin. Essai transformé, entame idéale, les bleus mènent 7-0. Ils auraient même pu mener d'au moins 12 points si Etzebeth n'avait pas coupé une passe devant la ligne, d'une manière quelque peu douteuse. Mais Ben O'Keeffe, l'arbitre de la rencontre n'a pas estimé que l'interception était illicite.

Face à ces Bocks, aucune erreur n'est possible. Par deux fois, les Sud-Africains ont punis les coéquipiers d'Antoine Dupont sur deux ballons au pied mal négociés à la retombée. D'abord Arendse qui bénéficie d'un rebond favorable et tire tout droit vers l'en-but (8', 7-7). Puis dix minutes plus tard, bis repetita. Cameron Woki n'arrive pas à capter la balle de Damian De Allende aggrave la marque (7-12). Cruel pour un XV de France qui avait entamé la rencontre pied au plancher. 

S'en suit vingt minutes à l'intensité folle. Mauvaka semble sonner la révolte en aplatissant, une fois encore en coin, une pénalité vite jouée par Dupont (22', 12-12). Mais 5 minutes plus tard, Chelsin Kolbe redonne l'avantage aux siens en étant servi sur l'extérieur. (26', 12-17). Cyril Baille inscrit un doublé (31'- 19-19). À toi à moi. Les bleus rentrent au vestiaire avec l'avantage au score après une pénalité, sur la sirène aux 40 mètres (22-19). L'Afrique du Sud démarrera le second acte à 14 après un plaquage tête contre tête d'Eben Etzebeth sur Atonio. La France, elle, restera en apnée au moins quarante minutes de plus. 

Un point, c'est tout

La deuxième mi-temps a repris sur le même rythme que la première. Du jeu rapide, une intensité folle. Les hommes de Fabien Galthié n'ont pas réussi à profiter de l'avantage numérique, malgré une longue possession annihilée par une perte de balle sur un ruck. Grâce à une pénalité obtenue suite à une mêlée, Thomas Ramos donne une avance de six points aux bleus (54', 25-19). Pas de quoi se donner de l'air, mais tenter patiemment, dans une rencontre où tout va trop vite, de construire un avantage. 

Cette petite avance, elle va être précieuse tant les Springbocks pilonnent la ligne défensive française. Sur l'action suivante, le feu follet Kolbe a bien failli transpercer la muraille bleue d'un numéro de soliste dont il a la spécialité. Dix minutes durant, le ballon est resté dans le camp français. 

Alors que les bleus avaient la possession du ballon en première mi-temps, la balle est verte en seconde mi-temps. Quand la France réussit à jouer dans le camp adverse, le jeu revient vite chez eux, notamment grâce au jeu au pied. À la 65eme minute, Antoine Dupont ne relache pas le ballon sur un ruck, après avoir défendu un ballon profond. Les sud-africains jouent à la main, devant la ligne des cinq mètres. Eben Etzebeth trouve la faille et aplatit au pied des poteaux. L'avantage change encore de camp (64', 25-26). Une avance qui montera à +4, après une longue pénalité rentrée par Handre Pollard, de la ligne médiane (69', 25-29). 

À dix minutes de la fin, c'est un mazamétain qui sonne la révolte. Jeu au pied millimétré de Thomas Ramos dans la profondeur pour Mathieu Jalibert. Les sud-af sont fautifs sur la réception. L'artilleur français enquille une nouvelle munition face aux perches (70', 28-29). Mais le jeu reste dans le camp français. 

Le XV de France a eu la balle de match. Une dernière séquence, au bout du temps réglementaire, au bout de la fatigue, au bout du suspens. Mais sur une tentative de percée, Reda Wardi échappe le ballon en-avant. Chelsin Kolbe n'a plus qu'à l'expédier dans les tribunes. La France meurt à un point. Un scénario cruel au terme d'un match incroyable.

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