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Cahors. La victime d'un curé pédophile dénonce son maintien en poste

Un prêtre condamné pour agression sexuelle sur mineur exerce toujours dans une paroisse du Lot, a déploré lundi 18 septembre 2023 sa victime aujourd'hui âgée de 34 ans. Le diocèse de Cahors, mis en cause par cette victime, a réagi lundi soir dans un communiqué en mettant en avant que le curé n'officiait plus auprès d'enfants.

Pedo

19 septembre 2023 à 11h50 par Axel Mahrouga, avec AFP

Un prêtre condamné pour agression sexuelle sur mineur exerce toujours dans une paroisse du Lot, a déploré lundi 18 septembre 2023 sa victime aujourd'hui âgée de 34 ans, contactée par l'AFP après s'être exprimé dans Mediacités et sur France 3.

Mickaël, qui souhaite garder l'anonymat, reproche à l'ancien évêque de Cahors Mgr Norbert Turini d'avoir "minimisé" les faits et à l'actuel évêque Mgr Laurent Camiade de n'avoir "jamais bougé" alors que le prêtre qui l'a agressé quand il était enfant de choeur, exerce comme vicaire dans une paroisse du département.Le prêtre a été condamné en 2013 par le tribunal correctionnel de Cahors pour atteinte sexuelle sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité sur la victime, à un an d'emprisonnement avec sursis avec une mise à l'épreuve de 18 mois, selon une copie du jugement consultée par l'AFP.

"Ca fait dix ans que le procès a eu lieu, ce n'est pas nouveau mais ça fait dix ans que le prêtre est toujours en activité dans une paroisse", a affirmé Mickaël à l'AFP. "Il est tout seul, sans aucune possibilité de vérification et de surveillance et pour moi, aujourd'hui, il n'a plus rien à faire en paroisse", a-t-il ajouté.

« Le prêtre concerné exerce un ministère paroissial restreint »

Le diocèse de Cahors, mis en cause par cette victime, a réagi lundi soir dans un communiqué en mettant en avant que le curé n'officiait plus auprès d'enfants et qu'après le procès judiciaire civil, une procédure canonique avait été engagée par l'Eglise, avec la même conclusion de culpabilité."Aujourd'hui, souligne le communiqué du diocèse, conformément à la sanction canonique, le prêtre concerné exerce un ministère paroissial restreint, sans activité pastorale directement en lien avec des mineurs (...) sous la responsabilité d'un curé".

La victime, ancien séminariste, dénonce également avoir subi des pressions de certains membres de l'Eglise pour abandonner sa vocation après avoir dénoncé les faits commis entre juillet 2002 et octobre 2003. Le diocèse, rappelant les prérogatives des supérieurs du séminaire et de l'évêque pour "apprécier et discerner les aptitudes de tout candidat à exercer le sacerdoce", assure que la dénonciation des faits de pédophilie n'a pas eu d'incidence sur son éviction.