Bétharram: le directeur actuel nommé dans un autre établissement

Romain Clercq, nommé en 2011 à la tête de l'institution catholique qui accueille aujourd'hui environ 500 élèves, a "souhaité une nouvelle mission", a-t-il simplement dit à l'AFP. "C'est donc une volonté de ma part de m'engager pour le projet d'un nouvel établissement", a-t-il ajouté.

Il a été nommé à la tête du collège-lycée Saint-Joseph d'Oloron-Sainte-Marie, près de Pau, à compter de la rentrée scolaire, a précisé à l'AFP Vincent Destais, directeur diocésain de l'enseignement catholique. Concernant ce départ, "il n'y a pas de motif particulier. (...) Ce n'est pas le déplacement d'une personne qui aurait posé des difficultés", a assuré le directeur diocésain.

Dans un communiqué, le collectif des victimes de Bétharram fait néanmoins part de son "étonnement" à l'annonce de cette mutation, qui "soulève de nombreuses interrogations" selon ses membres. "Ni Monsieur Clercq, ni l'APEL (association des parents d'élèves) du Beau Rameau n'ont accepté d'ouvrir le dialogue avec les victimes", a déploré le collectif qui regroupe 210 plaignants. "Pourquoi cette mutation aujourd'hui ? (...) Une mutation ne saurait tenir lieu de réponse à un mutisme de près de deux ans."

Vives réactions des parents d'élèves oloronais

Des parents d'élèves d'Oloron-Sainte-Marie ont fait part dans le quotidien Sud Ouest de leur indignation à cette nomination, refusant qu'on vienne "entacher l'image" de Saint-Joseph. Mais l'enseignement diocésain a réfuté tout "recyclage". "M. Romain Clercq n'est responsable de rien en ce qui concerne les affaires de Bétharram. M. Clercq est un très bon professionnel, une opportunité s'est ouverte à lui, (...) il a postulé. Moi, le connaissant depuis six ans, je sais que c'est un bon professionnel, apprécié de tous", a plaidé Vincent Destais.

Fondé en 1837 à Lestelle-Bétharram (Pyrénées-Atlantiques) et rebaptisé "Le Beau Rameau" en 2009, l'établissement catholique est au coeur d'un vaste scandale de violences physiques et sexuelles s'étalant sur plusieurs décennies. Sur les plus de 200 plaintes déposées, seules deux, non prescrites, ont conduit à la mise en examen, le 21 février, du surveillant resté en poste jusqu'en 2024. Un autre surveillant et un prêtre, placés en garde à vue en même temps que lui en février, ont, eux, bénéficié de la prescription, dans ce dossier où les sévices dénoncés s'étalent de 1957 à 2004.