A69. Couac en préfecture, mesures écolos, centrales à bitume : où en est le dossier de l'autoroute ?

Le comité de suivi des engagements de l'Etat se tenait ce lundi 18 décembre 2023 à Toulouse. Mais les opposants ont claqué la porte.

Michel Vilbois, Pierre-André Durand préfets du Tarn et de région au côté des responsables d'Atosca.
Michel Vilbois, Pierre-André Durand préfets du Tarn et de région au côté des responsables d'Atosca.
Crédit : @100%Radio

18 décembre 2023 à 19h59 par Brice Vidal

Un couac d'abord. Le comité de suivi des engagements de l'Etat du projet A69 se tenait ce lundi 18 décembre 2023 à Toulouse, mais les associations d'opposants ont claqué la porte.

Les préfets de Haute-Garonne et du Tarn, respectivement Pierre-André Durand et Michel Vilbois, ont tenu à s'en expliquer. En effet les associations Attac et GNSA n'avaient pas été conviées à cette réunion car "la manifestation du 9 décembre a dégénéré" et "cela a donné lieu à des dégradations en dehors du tracé" a rappelé Pierre-André Durand pour qui " l’Etat tend la main à tout le monde" mais "dans un état de droit il n’est pas possible pour les opposants de faire le coup de force lorsque les décisions de justice leur sont défavorables". Résultat, les autres associations ont quitté la réunion pour dénoncer "cette éviction illégitime".

 

Sept points de vigilance sur le respect de l'autorisation environnementale 

La réunion n'a donc pas donné lieu à un débat contradictoire, puisque seuls les services de l'Etat et le concessionnaire, Atosca, étaient présents. Pour autant Pierre-André Durand et Michel Vilbois soulignaient face à la presse "le suivi du chantier" et les "7 contrôles spécifiques" opérés par les autorités. L'Etat a d'ailleurs mis en demeure Atosca d’améliorer son volet écologique : le concessionnaire devra faire plus attention à la zone humide au niveau du futur viaduc de l’Agout et créer d’autres nichoirs à chauves-souris "sinon il y aura des sanctions" prévenait le préfet de région qui insistait "le chantier doit être exemplaire".  

 

Où en est le chantier ?

"Il n'y a pas de retard" affirmait les deux préfets satisfaits d'un calendrier, pour le moment, tenu. "40 chantiers sont en cours sur la moitié de l’emprise des 53 kilomètres" complétait Martial Gerlinger directeur général d'Atosca. "700 personnes travaillent chaque jour sur le chantier entre Castres et Toulouse, on sera 1200 personnes au printemps" ajoutait-il. La construction du principal ouvrage d'art - le viaduc de l'Agout - a démarré et 95% du déboisement a été effectué. Martial Gerlinger précisait : "5 arbres seront replantés pour 1 arbre coupé". Et Atosca va créer « un îlot de sénescence » - zone volontairement abandonnée à une évolution spontanée de la nature. 

 

Les "usines à bitume" : une fake news ?

Elles inquiètent des riverains entre Toulouse et Castres et beaucoup d’informations fausses circuleraient à leur propos... "Des contrôles vont être menés sur les centrales à bitume" annonçaient les préfets du Tarn et de Haute-Garonne car selon Pierre-André Durand, "certains font de l'instrumentalisation, ils alimentent des peurs avec des éléments non documentés alors qu'il existe des centaines d'installations de ce type". Fake news ou peur justifiée ?

Pour dissiper le malentendu, l'Etat et Atosca vont organiser plusieurs réunions publiques afin d'informer les riverains sur la production de bitume, comme à proximité de Puylaurens et Villeneuve-lès-Lavaur ; "ce ne sont pas des usines, je ne fabrique pas de bitume, je ne fais que prendre du bitume chaud et je le mélange à des gravillons chauds" et "on aura l'occasion de l'expliquer d'ici la fin de l'année et le début de l'année prochaine" , "il n'y a aucune nocivité."   Par voie de communiqué, le collectif Lauragais Sans Bitume qui dénonce ces installations affirme que "certaines [...] substances sont classées officiellement comme des cancérigènes avérés et comme perturbateurs endocriniens, particulièrement nocifs pour les enfants et les personnes souffrant de troubles respiratoires.

 

 

 

 

Martial Gerlinger le directeur d’Atosca
Martial Gerlinger le directeur d’Atosca
Crédit : @100%Radio