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Tarn. La conférence polémique de Mariam Abou Daqqa annulée

La philosophe Gazaoui Mariam Abou Daqqa, membre du Front populaire de libération de la Palestine, organisation classée terroriste par l’Union Européenne, était attendue jeudi à Albi pour tenir une conférence. Une venue annulée pour plusieurs raisons.

Mariam Abou Daqqa

17 octobre 2023 à 14h17 par Axel Mahrouga

Une venue « qui constitue une menace à l'ordre public et une incitation à la haine contre les Juifs d'Israël et de France », conclut le maire de Lavaur, Bernard Carayon, dans une lettre ouverte adressée au préfet du Tarn dimanche. Jeudi 19 octobre 2023, la philosophe Gazaoui, Mariam Abou Daqqa, également membre du Front populaire de libération de la Palestine, organisation classée terroriste par l’Union Européenne, était invitée à Albi par l'association France Palestine Solidarité du Tarn, pour tenir une conférence dans les locaux de l'Union départementale de la CGT. Elle devait témoigner de sa vie à Gaza et de son combat pour le droit des femmes.

Une prise de parole qui a fait bondir une partie de la classe politique tarnaise. Bernard Carayon, mais également le député RN de la première circonscription du Tarn, Frédéric Cabrolier, ont tous les deux demandé au Préfet du Tarn, Michel Vilbois, d'interdire la réunion. La semaine dernière, Mariam Abou Daqqa devait déjà s'exprimer devant l'Assemblée Nationale, invitée par La France Insoumise. Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'hémicycle, avait interdit son intervention. D'autres interdictions ont été prononcés à Niort ou Metz récemment. 

Dans le coeur du débat, son appartenance au Front populaire de libération de la Palestine. Un mouvement, à la croisée entre le maxisme-léninisme et le nationalisme arabe, connu entre les années 60 et 2000 pour une série d'attentats, d'abord en Europe puis en territoire israélien et cisjordanien. 


Conférence annulée par l'association

Devant la polémique, l'association France Palestine Solidarité avait pris la décision d'annuler la venue de Mariam Abou Daqqa. « On avait décidé qu'on allait quand même tenir une réunion débat, sans elle, et vu la lettre ouverte de Mr Carayon [...] on ne veut pas jeter de l'huile sur le feu, on veut calmer le jeu, si on peut appeler ça un jeu », précise Danielle Boulet, la présidente de l'association qui précise que son organisation, « ne défend pas le Hamas ».

Mais, même si la conférence était maintenue, il aurait été difficile de l'assurer. Selon nos confrères de la Provence, Mariam Abou Daqqa a été arrêtée lundi 16 octobre à Marseille, alors qu'elle allait prendre un train pour Toulouse, où elle devait également prendre la parole en début de semaine. Information confirmée par nos confrères de France 3 PACA qui précisent que son arrestation serait liée à sa prise de parole le 7 octobre dernier à Saint-Etienne et une banderole « on ne censure pas la lutte d'un peuple, Palestine vaincra », à l'issue de cette même réunion. 

Actuellement assignée à résidence dans un hôtel, Mariam Abou Daqqa est ciblée par un arrêté d'expulsion « avec urgence absolue ».