TARN: dernière semaine au procès de Cédric Jubillar pour le meurtre de sa femme Delphine

L'accusé sera interrogé ce lundi sur la nuit de la disparition de son épouse à Cagnac-les-Mines

Tribunal Albi
Le palais de justice à Albi où se tient le procès Jubillar
Crédit : La rédaction 100% Radio

Publié : 8h16 par Cécile Gabaude avec AFP

La cour d'assises du Tarn va tenter ce lundi (13 octobre 2025) d'éclaircir le mystère qui, malgré les indices et les témoignages incriminants, continue d'entourer la disparition de Delphine Jubillar en 2020, en interrogeant pour la première fois son mari Cédric, accusé de l'avoir tuée, sur la nuit des faits. Aucun coup de théâtre n'est attendu au début de l'ultime semaine du procès. Le peintre-plaquiste de 38 ans est jusqu'ici resté globalement stoïque dans son box du palais de justice d'Albi pendant les 13 premières journées d'audiences. 

"Il ne donne pas l'impression de mesurer l'abîme qui s'ouvre devant nous"au moment d'évoquer cette nuit du 15 au 16 décembre 2020, au cours de laquelle l'infirmière de 33 ans a disparu sans jamais être retrouvée, a estimé l'un des avocats des parties civiles, Laurent de Caunes.

Interrogé vendredi pendant quatre heures sur une première série de thématiques, dont les menaces de mort qu'il avait proférées à l'encontre de son épouse avant sa disparition, ou encore son état d'esprit concernant la relation extraconjugale qu'il avait découverte, Cédric Jubillar est resté fidèle à lui-même, enchaînant les réponses minimalistes - "oui", "non", "tout à fait", "je sais plus" - et haussements d'épaules. Tout au plus a-t-il parfois semblé déstabilisé, agité de tics nerveux et semblant suer un moment à grosses gouttes, la présidente de la cour Hélène Ratinaud lui demandant même: "Ça va, M. Jubillar? Je vois que vous transpirez."

"C'est intéressant de voir qu'il choisit de ne pas répondre, ou de répondre le strict minimum, quand on sait que c'est un être exubérant, prolixe, un être qui, en dehors de la cour d'assises, a une grande gueule", a analysé vendredi soir l'avocat des cousins de la disparue, Mourad Battikh. Ni défense ni parties civiles ne s'attendent lundi à un rebondissement majeur. "Je n'ai aucune inquiétude sur les propos que tiendra Cédric Jubillar lundi", a confié l'un de ses avocats, Alexandre Martin, "parce que depuis le début cet homme a toujours la même version sur ce qu'il a fait cette nuit-là".

Le reste de la semaine sera consacré aux plaidoiries des parties civiles et de la défense, ainsi qu'au réquisitoire des deux avocats généraux désignés pour ce procès où près de 90 personnes ont été entendues, dont 65 témoins et 11 experts.

Le verdict est attendu vendredi. Cédric Jubillar encourt la réclusion à perpétuité.