Pyrénées-Orientales: des manifestants tentent de s'opposer à l'abattage d'environ 80 bovins dans le cadre de la lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse.
Quatre personnes ont été interpellées puis relâchées
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Publié : 8h47 par Cécile Gabaude avec AFP
Une centaine de manifestants ont tenté lundi (3 novmebre 2025) de s'opposer à l'abattage, dans les Pyrénées-Orientales, d'environ 80 bovins dans le cadre de la lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), avant d'être délogés par les gendarmes.
Environ 2.700 animaux ont été abattus depuis l'apparition en juin de la maladie dans le pays, dont 250 dans ce département, a indiqué lundi le ministère de l'Agriculture lors d'un point d'étape. Au total, 96 foyers, dont 10 dans les Pyrénées-Orientales, ont été recensés dans 64 élevages. La stratégie gouvernementale, qui prévoit le dépeuplement total des foyers comportant un ou plusieurs animaux malades, est très contestée par la Coordination rurale et la Confédération paysanne, syndicats agricoles qui avaient déjà tenté de bloquer des abattages dans les Alpes cet été. "Nous avons décidé de constituer ce collectif pour apporter un soutien et la voix des citoyens dans cette boucherie", a confié à l'AFP Jean Quilleret, membre du comité Stop au massacre à l'origine de la manifestation de lundi. Pour lui, qui estime que "les bêtes malades, dans un grand nombre, arrivent à guérir", la stratégie d'abattage des individus contaminés est un "crime d'Etat". Il a été évacué avec les autres manifestants par une cinquantaine de gendarmes."Je ne pouvais pas laisser faire un blocage parce que cela aurait eu pour conséquence de laisser se propager la maladie", a indiqué à l'AFP le préfet des Pyrénées-Orientales, Pierre Régnault de la Mothe, qui a assuré ne pas avoir procédé "de gaieté de coeur" à ce "nécessaire" chantier d'abattage.
Quatre manifestants ont été interpellés puis relâchés dans la foulée, et l'un a été légèrement blessé à l'épaule lors de cette mobilisation à Thuès-Entre-Valls, a précisé le préfet. Les protestataires avaient tenté de bloquer un premier abattage tôt lundi matin dans la commune voisine de Fontpédrouse, mais, trop peu nombreux, ils n'avaient pu empêcher l'arrivée des services vétérinaires, selon un photographe de l'AFP. "Je mesure bien que c'est un crève-coeur", a confié le préfet.
Le ministère a indiqué lundi que plus d'un million de bovins sur un cheptel français de 15,7 millions de tête étaient en passe d'être vaccinés dans les zones autour des foyers contaminés, pour un coût de "plusieurs millions d'euros" à la charge de l'Etat. Environ trois millions d'euros d'avance ont déjà été versés aux éleveurs ayant dû abattre leur troupeau mais le coût total de l'épizootie est pour le moment difficile à chiffrer. En plus des indemnisations d'abattage et du soutien psychologique, les éleveurs demandent des aides pour les pertes de production engendrées par les restrictions et notamment par l'interdiction pendant 15 jours des exportations d'animaux vivants.
La mesure, qui a pris fin samedi, visait à limiter la diffusion de la maladie dans d'autres pays, bien que les principaux acheteurs d'animaux français, l'Italie et l'Espagne, aient recensé des cas sur leur territoire. Lundi, le ministère a indiqué que l'Italie avait accepté, sous des conditions "drastiques", de recevoir des animaux vaccinés dans les zones réglementées en France. Des discussions sont en cours avec l'Espagne, qui a aussi suspendu ses échanges avec d'autres pays.
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