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Procès des « amants diaboliques » à Foix : crimes parmi les plus abominables de la région  

Depuis 9 heures, Marie-Josée Montesinos et Jean-Paul Vidal comparaissent devant la cour d’assises de l’Ariège pour un double meurtre atroce.

Mes Elsa Correia Barberis et Laurent De Caunes, avocats de Marie-Josée Montesinos
Mes Elsa Correia Barberis et Laurent De Caunes, avocats de Marie-Josée Montesinos
Crédit : 100% Radio

17 novembre 2023 à 12h25 par Brice Vidal

Ce sont deux des crimes les plus abominables qu’on ait vu dans la région. En novembre 2017, Christophe Orsaz et sa fille étaient tués sur un chemin isolé de Bélesta, entre Aude et Ariège. Le procès des auteurs se tient à partir de ce vendredi, devant la cour d’assises de Foix, il dure un peu plus d’une semaine. C'est court au vu du dossier. 

Marie-Josée Montesinos, aujourd’hui âgée d’une soixantaine d’années, a probablement commandité ce double meurtre. Jean Paul Vidal, un ancien cascadeur, a été son bras armé. La victime, âgée de 46 ans au moment des faits, était l’ancien amant de l’infirmière qui voulait se venger. Les deux accusés vont lui tendre un piège et le tabasser à mort sous les yeux de Célia, sa fille de 18 ans.

Pire, Vidal décrit comme un « père investi », « un homme tendre, calme » et « professionnel dans le travail » selon l’enquêtrice de personnalité a exécuté Célia, elle était un témoin gênant. Le mécano lui a tiré une balle dans la tempe, après que la jeune femme l’a supplié de l’épargner. Et c’est bien ce qui constitue la dimension atroce de ce crime. Tout comme l'emprise qu'avait Marie-Josée Montesinos sur Vidal, amoureux fou de l'infirmière perçue comme manipulatrice et impitoyable. 

 

La défense va probablement tenter de changer l’image de Marie-Josée Montesinos

Sans surprise, ce vendredi 17 novembre 2023 l’ambiance est lourde au tribunal judiciaire de Foix. Les parties civiles sont nombreuses "mon client est bouleversé même si les faits sont anciens, c'est une épreuve difficile, mais on a besoin de comprendre comment ces personnes ont atteint un tel niveau de barbarie" indiquaient Me Joris Morer qui assiste avec Me Camille Lauga un proche des victimes. 

Incarnation du mal si l’on en croit l’enquête, la machiavélique Marie-Josée Montesinos était une quinqua au physique avantageux ; elle est apparue méconnaissable : cheveux blancs en chignon, lunettes double foyer qu’elle finit par quitter. La prison l’a abimée, on dirait qu’elle va sur ses 80 ans. Lors de l’exposé des faits : on la devine impassible et détachée, malgré un léger tic facial côté droit. Un tic nerveux qui s’accélère lorsque la présidente Ratinaud expose les faits, insoutenables. Marie-Josée Montesinos fermera les yeux quand la présidente évoque l’exécution de Célia. Comme si les images de l’horreur lui revenaient. Ce crime dont elle a probablement été le cerveau.

Vidal prendra immanquablement la perpétuité mais quid de la commanditaire présumée ? Sa personnalité glace le sang. Sa seule chance de s’en sortir tient dans le  talent de son avocat, le pénaliste toulousain Laurent De Caunes. Première saillie du ténor à la voix posée ce matin : il se plaignait d'une probable absence de l’enquêtrice de personnalité qui a étudié le profil de sa cliente, en faisant « une description caricaturale » et il déclarait « fondamental » que l’enquêtrice soit associée aux débats. La défense commençait à placer ses pions : éviter à Montesinos la perpétuité serait une victoire pour son conseil. On voit mal l'avocat général Pierre Aurignac requérir autre chose que la peine maximale, au terme de cette semaine de procès qui verra les accusés entendus mercredi.