Mobilités. Comment va-t-on sauver Toulouse de l’embolie automobile ?

On l’appelle l’enquête ménages « EMC² », Tisséo a livré ce mercredi les premiers résultats d’une étude certifiée, portant sur les pratiques de déplacement des habitants dans l’aire urbaine de Toulouse. Premier constat : le périmètre est vaste, 453 communes, 1,4 million d’habitants dont 16 000 ont été interrogés. Il englobe pour la première fois la troisième couronne soit Fronton, Verfeil, Villefranche-de-Lauragais et le Muretain.

Comment se déplace-t-on autour de Toulouse ?

On compte 4,6 millions de déplacements chaque jour sur l’aire urbaine de Toulouse (hausse de 2% limitée grâce à l’essor du télétravail), près de 7 déplacements toulousains sur 10 sont réalisés en vélo, transports collectifs ou à pied. C’est l’inverse en deuxième couronne où la voiture est utilisée pour plus de 7 déplacements sur 10. L’usage de la voiture a baissé de 13% en 10 ans sur l’aire urbaine de Toulouse quand la pratique du vélo a doublé. La marche piétonne est, elle, en forte hausse de 30%. Sur le périmètre de Tisséo (114 communes) 14% des déplacements sont réalisés en transports collectifs. On se déplace donc un peu plus, mais de manière plus vertueuse au plan environnemental.19% des ménages n’ont pas de voiture, son recours diminue quel que soit le territoire mais elle reste le principal mode de transport.

Une étude commentée par Jean-Luc Moudenc, Maire de Toulouse et Président de Toulouse Métropole pour qui « la congestion et la pollution automobiles sont encore trop importantes sur notre territoire, mais nous sommes sur le bon chemin. Quand on compare la situation d'aujourd'hui avec celle d'il y a dix ans, il y a, au quotidien, 300 000 déplacements automobiles en moins sur notre agglo [...] je suis heureux de constater que 45% des déplacements de notre ville se font à vélo ou à pied. Nous allons continuer de favoriser piétons et cyclistes, sans brutaliser en permanence les autres usagers. » 

Pour réduire les bouchons, Tisséo lance la révision de son plan de déplacement urbain

Rebaptisé plan de mobilité, le futur plan de déplacement urbain s’appliquera à l’horizon 2040 et s’appuiera sur les constats de l’EMC². Peut-il sauver Toulouse de la congestion automobile ? La discussion a été animée en conseil syndical mercredi matin. « Le chantier est énorme » reconnaissait la maire de Colomiers Karine Travail Michelet à l’heure de lancer « ce grand document de planification. »

Selon Philippe Guyot président du Grand ouest toulousain, pour en finir avec les embouteillages « un couple doit, à terme, avoir une seule voiture », « il faut en finir avec l’autosolisme » qui « représente 80% des actifs banlieusards de l’ouest. » Plusieurs élus de la troisième couronne plaidaient pour « mieux prendre en compte les déplacements de la banlieue » car « la Métropole est déjà maillée. » La solution pourrait venir des lignes de bus express comme celle projetée au sud de la Ville rose. En 2025, Tisséo desservira quatre communes en 35 minutes : Toulouse, Portet-sur-Garonne, Roques et Muret. Enfin l’opérateur de transports compte aussi sur le Service express régional métropolitain (SERM) que Toulouse « a de très bonnes chances d’obtenir » dixit Jean Michel Lattes, président de Tisséo Collectivités. Un RER toulousain qui n’en est pour l’instant qu’aux balbutiements.