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Méga-feux, restrictions sur l’eau : les Pyrénées-Orientales doivent être prêtes « à tous les scénarios »

Rodrigue FURCY, préfet des Pyrénées-Orientales a précisé les mesures prises la veille par arrêté préfectoral.

Incendie dans les Pyrénées-Orientales
Crédit : @100Radio

10 mai 2023 à 13h11 par Brice Vidal avec John Bourgeois

« Les restrictions entrent en vigueur ce matin pour économiser de l’eau » a rappelé ce mercredi Rodrigue FURCY, préfet des Pyrénées-Orientales, qui a installé « la cellule départementale de gestion de la crise sécheresse » avec l’ARS, les pompiers du SDIS, le procureur de la République, l’OFB ; ainsi que Agnès Langevine pour la région Occitanie et Hermeline Malherbe présidente du département. L’objectif évaluer la situation de la ressource en eau pour tenir jusqu’à la fin de l’été. 

 

Combien de communes peuvent-elles être privées d’eau ?  

Les services de l’Etat entendent « sécuriser les usages prioritaires de l’eau » et ce sujet était au menu des discussions ce matin « il faut être prêt à tous les scénarios » et « on doit s’organiser » pour « éviter la rupture en eau potable » expliquait Rodrigue FURCY, au jour du passage d'une grande partie des Pyrénées-Orientales en niveau de « crise sécheresse ».

Les risques pour l’alimentation en eau potable ont notamment été « identifiés pour une grosse vingtaine de communes à ce stade. » « On a travaillé avec les maires pour des solutions de secours » pour les zones à risque. Un inspecteur général du ministère de l’écologie arrive la semaine prochaine pour évaluer les risques de rupture d’alimentation.   

 

« On se prépare à des feux de grande ampleur »

Les premiers gros incendies de Cerbère et Argelès prouvent l’urgence d’agir. « On a traité la question des écobuages et des obligations légales de débroussaillement » et « on va devoir aller plus loin » a lâché le représentant de l’Etat qui s’est refusé à préciser quelles mesures allaient être prises. 13 secteurs seront particulièrement surveillés « considérés à risque feu de forêts ». ces sous-bassins ont fait l’objet d’un travail « très fin du SDIS, en terme de stratégie d’attaque des feux » car « on se prépare à des feux de grande ampleur » a alerté le préfet.

En plus des risques liés à la pénurie d'eau potable et aux feux de forêts, les services de l'Etat parlent également « de risques sanitaires et environnementaux », avec le développement de possibles bactéries lié à la sécheresse.

 

Les sanctions en cas de non-respect des mesures

Alors que les mesures de restrictions d'eau sont nombreuses « tous les manquements seront sanctionnés » a prévenu le procureur de la République de Perpignan, Jean-David Cavaillé. « Passée la phase pédagogique, gendarmes, police ou les services de l’Office français de la biodiversité (OFB) pourront poursuivre ». Des opérations de contrôle seront notamment mises en oeuvre par des CODAF (comités opérationnels départementaux anti-fraude).

En matière d’eau, les infractions relèveront tribunal de police : « 1500 euros d’amende pour les particuliers, 7500 euros pour les entreprises » et « 450 euros d’amende pour le non-respect des écobuages » a indiqué le patron du parquet qui s’est dit « opérationnel à engager des poursuites pour contrôler le respect de l’arrêté, pour que chacun ait accès à l’eau et à la sécurité environnementale ». 

Mais comment réellement contrôler les habitants ? « On le sait, c'est compliqué de rentrer chez les particuliers. C'est pour cela qu'il faut faire un travail sur la responsabilité et l'appropriation, parce qu'on ne pas mettre 480 000 policiers et gendarmes derrière chaque individu !", a répondu le préfet. « L'économie est la seule solution » a lui conclu le représentant du syndicat des nappes phréatiques, « la situation est proche de celle de la fin août » selon Nicolas Garcia.