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Les journalistes de France 3 Occitanie tirent la sonnette d’alarme

Depuis le 8 novembre, les journalistes et scripts se sont mis en grève pour protester contre le projet Tempo. Jeudi 16 novembre, les employés se sont réunis devant leurs locaux à Toulouse.

La grève a débuté le 8 novembre.
La grève a débuté le 8 novembre.
Crédit : FTV

18 novembre 2023 à 9h07 par Alex Jehanno

Trop, c’est trop ! Depuis le 8 novembre dernier, les journalistes et les rédacteurs des scripts n’en peuvent plus. Le projet Tempo lancé en septembre 2023 par Delphine Ernotte, directrice générale de France Télévision ne convient pas au personnel des journaux télévisés de France 3. Les JT sont passés de 20 minutes d’antenne à 40... Problème, aucune amélioration (création de postes scripts, éditions, présentateur) n’a été anticipée pour compenser cette charge supplémentaire.

Les scripts des stations régionales débordés

« On n’a rien contre la station de Toulouse » insiste Claire qui travaille au script en CDD chez France 3 en Occitanie. « Dans les autres stations, il y a deux scripts par jour ce qui leur fait des amplitudes horaires énormes. Ce qui fait qu’ils doivent tout calculer ! »

Des propos qui sont corroborés par Benoit Roux, délégué Syndical des journalistes (SNJ). Il nous confirme que les journalistes sont à bout de souffle : « J’ai eu vent de personnes en script qui sont en burn out, des prises de médicament. C’est absolument inquiétant »

80% des journaux supprimés

Conséquence de cette grève, plus de 240 journaux télévisés ont été supprimés soit 87% des éditions régionales annulées. « La direction a été très surprise. Ils ne s’y attendaient pas et ne pensaient pas que le mouvement soit aussi fort et c’est pour ça qu’ils reviennent à la table des négociations » analyse Chantal Frémy, déléguée syndicale CGT avant de poursuivre : « Ils commencent à lâcher des choses mais pour nous ce n’est pas assez »

L’autre cause de ce mouvement repose sur l’incohérence éditoriale. « Ils ont supprimé l’édition nationale alors qu’on était contre au SNJ (syndicat national des journalistes) » regrette Benoit Roux qui juge ce projet Tempo « lancé dans l’impréparation la plus totale. »

Résultat, les présentateurs et présentatrices ont doublé leur temps d’écriture sans une amélioration des moyens. « A la fin, ça donne une illisibilité des journaux pour les téléspectateurs ! » peste le délégué SNJ. « On commence à 12h25 sans aucune explication puis le soir à 19h15 », avant de poursuivre d’un ton sarcastique : « Et mieux encore, le dimanche on commence le journal du midi à 12h35. Ce projet n’est ni préparé ni cohérent. »

Depuis, les journaux qui ne sont plus diffusés sur France 3 sont remplacés par des bobines de sept minutes. Tandis que la grève se poursuit, les négociations continuent entre les différents syndicats et la direction France Télévisions pour trouver une porte de sortie.