Vague de froid : l’angoisse des arboriculteurs à Moissac pour protéger les récoltes
On vous explique comment les producteurs protègent leurs arbres fruitiers.
Publié : 31 mars 2022 à 18h23 par Brice Vidal
Tous les professionnels du secteur se souviennent du 21 avril 1991, avec – 7° au thermomètre toutes les récoltes avaient été perdues à Moissac et au-delà.
Du coup « on a de l’angoisse tout le temps sur cette période car on jour notre année » explique Françoise Roch qui possède une exploitation arboricole près de la cité uvale. Chaque année, les producteurs de fruits sont confrontés au gel de printemps, « tout dépend de la force du gel : à 0°, -1° ou -2° ça doit pouvoir passer, plus froid c’est la catastrophe ». Les productions les plus sensibles étant les fruits à noyau et les kiwis. Les raisins moins. Celle qui est exploite 20 hectares en GAEC dont 8 hectares de prunes et 8 hectares de pommes craint aussi pour ces dernières « elles sont dans la vallée près du ruisseau », là où les températures sont les plus basses, contrairement aux coteaux.
Systèmes anti-gel
Pour protéger les cultures, la majorité des arboriculteurs de Moissac possèdent un système d’aspersion sous frondaison « l’idée c’est d’envoyer de l’eau à partir de 0° et tant qu’il y a de l’arrosage, le glaçon reste à 0° » ; problème « si on a un accident moteur ou qu’une canalisation pète c’est gravissime, car les fleurs qui sont pris dans la glace vont complètement geler. Et on perd la récolte ». D’autres systèmes existent des tours à vent, plus cher, « elles font une dizaine de mètres de hauteur, ramènent de l’air chaud d’altitude et peuvent protéger jusqu’à 4 hectares » ; et enfin la solution ultime les grosses bougies de paraffine « on en a en stock mais c’est en cas d’extrême urgence », car il faut compter 3000 euros l’hectare « soit la marge d’un producteur ».
L’an dernier Françoise, qui est aussi présidente de la Fédération nationale des producteurs FNP Fruits, a perdu sa récolte mais salue l’effort du gouvernement « nous avons reçu une enveloppe de 60 millions d’euros de France Agrimer pour nous équiper contre le gel. » A Moissac tous les producteurs, sur le qui-vive, surveilleront les données de la station météo dans les heures qui viennent.