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Une vente immobilière se conclut par un double drame près de Perpignan

Alors qu'ils avaient rendez-vous ce lundi pour la vente d'une maison, un agent immobilier et un vendeur ont été retrouvés morts entre ce mardi et ce mercredi sur les communes de Canohès et Le Soler. Le procureur de Perpignan a fait le point sur cette double enquête. 

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1er mars 2023 à 15h05 par John Bourgeois

 

C'est une enquête pour le moins singulière dont sont en charge les gendarmes des Pyrénées-Orientales. Ils viennent de découvrir entre ce mardi 28 février et ce mercredi 1er mars les corps sans vie de deux hommes dans une maison de Canohès et un terrain du Soler. Il s'agit de ceux d'un vendeur et d'un agent immobilier qui devaient se réunir la veille dans une habitation concernée par une vente immobilière. Alors que l'on n'avait connaissance ce mercredi matin que d'une première macabre découverte, le procureur de la République de Perpignan a fait le point sur la double enquête en cours. 

Un gros dispositif de gendarmes d'abord mobilisé à Canohès

Tout a commencé ce mardi matin, lorsque l'épouse d'un agent immobilier de 33 ans alerte de l'absence de nouvelles de son conjoint, qui n'est pas rentré de son rendez-vous prévu ce lundi avec un habitant de Canohès de 45 ans. Ce dernier "souhaitait vendre sa maison et peut-être un terrain", précise Jean-David Cavaillé, le procureur de la République de Perpignan. La gendarmerie des Pyrénées-Orientales se saisit alors d'une première enquête pour "disparition inquiétante".

Les militaires découvrent alors que le véhicule du disparu se trouve à quelques centaines de mètres de la maison du vendeur, qui lui, ne répondra pas aux enquêteurs. Les portes et les fenêtres de sa maison sont fermées. C'est ainsi qu'un gros dispositif de gendarmes est déployé dans l'après-midi de ce mardi devant l'habitation de Canohès. "Compte tenu des éléments de contexte donnés par la famille, nous avons du mettre en place des moyens de sécurisation des lieux avant d'entrer. C'est la raison pour laquelle le GIGN est intervenu", explique le procureur. 

Un premier corps découvert, et la piste du suicide envisagée

Lors de leur intervention, les forces de l'ordre restent particulièrement prudentes. Selon sa famille, le vendeur est paranoïaque et possiblement dangereux. Il possède notamment plusieurs armes chez lui. Une fois arrivées sur place dans la soirée, les équipes du GIGN interviennent et entrent dans la villa. C'est là qu'elles découvrent le corps sans vie du propriétaire.

Le vendeur est retrouvé mort dans sa salle de bain. Il présente une blessure causée par arme à feu, et a une arme de poing sur lui. Une lettre intitulée "Testament" est également retrouvée à proximité. Ces éléments laissent à penser qu'il s'est suicidé. "Il a aussi préparé la maison d’une façon particulière", ajoute Jean-David Cavaillé, qui attend tout de même les résultats de l'autopsie avant de confirmer toute hypothèse. Une enquête pour "recherche des causes de la mort" est donc ouverte.


Un deuxième corps retrouvé, et une enquête ouverte pour assassinat

Ce mardi soir, les gendarmes font donc face à une double enquête, mais la première ouverte pour "disparition inquiétante" ne va pas tarder à aboutir. En effet, les enquêteurs ciblent très vite le terrain que le Canouhard voulait "peut-être" vendre. C'est donc sur cette parcelle, près du lac du Soler, qu'ils vont intervenir. S'il s'agit d'abord d'une surveillance toute la nuit, les militaires vont dès la matinée de ce mercredi 1er mars procéder à la perquisition d'une caravane présente sur les lieux. 

C'est là où sera finalement retrouvé le corps de l'agent immobilier disparu. Il présente lui des blessures "aux causes potentiellement multiples". Une autopsie diligentée le 7 mars prochain (comme pour celle du corps du vendeur) permettra d'en savoir plus. En attendant, une nouvelle enquête s'est ouverte pour "assassinat""L'objectif maintenant des deux enquêtes, c'est de comprendre le déroulement des faits, la chronologie de ces deux morts, et l'existence ou pas d'un lien entre ces deux décès", conclut le procureur perpignanais. 

Pour l'heure, tout laisserait à penser que le vendeur aurait tué l'agent immobilier avant de se donner la mort dans son domicile. Cependant, l'enquête ne fait que débuter, et les questions sont nombreuses. Qu'a t-il bien pu se passer entre ces deux protagonistes inconnus de la justice, pour que cette vente immobilière ne dégénère ? Quelle a été la teneur de leurs échanges avant le rendez-vous ? Une troisième personne serait-elle impliquée dans cette histoire ? Plus de réponses dans quelques jours... 
 

Jean-David Cavaillé, le procureur de la République de Perpignan