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Un Tarnais condamné pour des appels antisémites et malveillants notamment à l'ex école Ozar-Hatorah de Toulouse

Un homme de 34 ans a été condamné à 8 mois de prison avec sursis par le tribunal de Castres pour plusieurs centaines d'appels malveillants et antisémites. Ses cibles : le rabbin des Yvelines, l'hôpital de Nantes, l'Elysée et l'ex-école Ozar-Hatorah à Toulouse.

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9 mars 2023 à 16h31 par Axel Mahrouga

 

À la barre du tribunal de Castres (Tarn), le Mazamétain n'a pas justifié ses actes. Et pour cause, ce jeudi 9 mars 2023, le prévenu ne s'est même pas présenté devant les juges dans le cadre de son audience de  comparution immédiate.

Il était pourtant venu, fin janvier, à l'occasion d'une première audience devant la juridiction castraise. L'homme de 34 ans est poursuivi pour plusieurs centaines d'appels malveillants. À l'issue de son premier passage devant la juridiction, il avait été placé sous contrôle judiciaire et une expertise psychiatrique avait été demandée.

En tout, il a passé 134 coups de fil à l'hôpital de Nantes, 119 à destination de l'Elysée, 13 à l'ex-école Ozar-Hatorah de Toulouse, théâtre de la dramatique fusillade perpétrée par Mohammed Merah en 2012 et plusieurs autres au rabbin des Yvelinesj

Des coups de fil, au caractère malveillant, allant jusqu'à l'antisémitisme. Au rabbin des Yvelines, il demandera notamment "si Mohammed Merah était venu enc**** des ** de juifs", le prévenu affirmant "avoir des doutes" concernant cette tragédie. 

Il lisait ses initiales dans des pastèques

 

Sans domicile fixe, le trentenaire aurait expliqué aux enquêteurs passer ces appels "pour déranger" ses interlocuteurs et faire en sorte "qu'ils ne passent pas une bonne journée".

En lisant le dossier, la présidente rend compte de propos totalement incohérents de la part du prévenu. Il raconte notamment être un "chercheur indépendant", il aurait poursuivi des études de droit avant de se tourner vers une thèse en théologie. Des recherches dont aucune trace n'ont été retrouvé.

Affirmant "en savoir beaucoup plus" que les enquêteurs qui l'interrogent, le Mazamétain se décrit "au centre d'un réseau national". Il aurait également, selon ses dires, la capacité d'identifier ses initiales sur les stries des peaux de pastèques (!). 

À l'encontre du prévenu, le ministère public a requis une peine de 8 mois de prison. Le jugement conservera ce quantum, assorti totalement du sursis ainsi que d'une amende de 300 euros. Le Mazamétain devra également verser la somme de 500 euros au rabbin des Yvelines, partie civile, en réparation du préjudice moral causé par ses multiples appels.