ActualitésHaute-Garonne

Un squat et ses 15 enfants à l'hôpital Purpan, un collectif appelle à l'aide

Le collectif Lascrosses accompagne une trentaine de personnes en attente de logement. Elles sont installées dans un bâtiment désaffecté de l'hôpital.     

100%

30 mars 2023 à 6h50 par Brice Vidal

 

Le saviez-vous ? Il y a un squat au beau milieu de l’hôpital Purpan et il existe légalement depuis 6 ans ! C’est le collectif Lascrosses qui accompagne les sans domicile fixe, mis à l'abri dans le bâtiment Armengault réquisitionné. 80 personnes y ont été hébergées, il en reste une trentaine dont 15 enfants "nous avons progressivement trouvé des solutions pour les autres" explique Mylène, bénévole du collectif  qui accompagne ces familles.

"Ce sont des personnes venues d’Europe de l’Est ou du Maghreb (Egypte, Bulgarie, Albanie ou Maroc), certaines travaillent, d’autres sont en situation régulière" nous confie-t-elle. Mais le tribunal administratif a ordonné à l'automne dernier leur expulsion avant le 15 avril. Soutenu par les syndicats Sud Santé, CGT CHU et l’association Droit au logement, le collectif Lascrosses voudrait des solutions et plus de temps pour reloger. Il en appelle à la mairie de Toulouse et à la direction de l'établissement de santé ; "on demande aux services compétents de prendre leurs reponsabilités, le droit au logement est un droit inconditionnel" et "pas mal de gens ici ont fait des demandes HLM depuis plusieurs années, ils pourraient y prétendre, mais vu le manque de places ils sont toujours ici" regrette Mylène. 

 

Une salle de classe dans le squat

Selon les syndicats, le CHU veut raser le bâtiment Armengault, sans avoir acté de projet précis à ce stade. Tout juste ont-ils connaissance d'une volonté d'agrandir la clinique de l'adolescence qui se trouve à proximité. Dans ce lieu, tout une organisation sociale s’est mise en place. Il y a même une salle de classe, "c'est une pièce qu'on a investi et tous les samedis ici à 11h, on apprend la français, pour les enfants du squat la langue commune c'est le français, ici c'est la classe du bâtiment" nous explique Sandrine éducatrice spécialisée du collectif, elle accompagne les familles dans les inscriptiions scolaires "ils sont tous scolarisés" et "jouent ensemble en français". Pour le collectif, expulser ces familles dont certaines vivent ensemble depuis 2014, rendrait le suivi scolaire des enfants plus compliqué. 

 

La mairie de Toulouse répond

Contactée, la Mairie de Toulouse / Toulouse Métropole assure s'être "toujours montrée volontariste en matière d’hébergement et d’inclusion des ressortissants européens ou des bénéficiaires de la protection internationale" et "sur le dossier du squat Pavillon Armengaud, la collectivité ne sait pas qui sont les occupants et quels sont leurs droits à ce stade." La collectivité qui "sur le sujet de l’accès au logement social" précise que "les demandes vont être instruites" tout en rappelant que "les règles d’accès au logement sont bien encadrées. La commission intercommunale du logement fixe des règles et des objectifs de relogement par bailleur et qu’il faut disposer de revenus et de papiers ou titres de séjour en règle pour bénéficier d’un logement social."

Le CHU, à qui le collectif demande un délai, n'a pas répondu à nos sollicitations.