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Un collectif veut une gestion publique de l'eau à Toulouse et lance une campagne de porte-à-porte

L'objectif est de recueillir assez de signatures pour faire un référendum d'initiative populaire. Explications.

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20 septembre 2018 à 11h11

​​Le choix du mode de gestion pour l’eau n’est pas un long fleuve tranquille à Toulouse !

Les élus de Toulouse Métropole trancheront en décembre prochain, le contrat avec Veolia à Toulouse arrivant à échéance en février 2020.

Préfereront-ils une délégation de service public (DSP), confiée au privé, ou une régie publique, concernant l'eau mais aussi l'assainissement? 

Cela représente une enveloppe de 1,2 milliards d’euros sur 12 ans, pour les 37 communes de la Métropole, pour la période 2020-2031.

Veolia et Suez ont chacun plaidé leur cause cet été auprès des élus, qui sont censés indiquer leurs préférences à Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse dans les jours à venir.  (Nos confrères de Médiacités avaient d'ailleurs révélé que Dominique Faure, vice présidente de Toulouse-Métropole avait travaillé sept ans chez Veolia.)

Contactée, la majorité n’a pas souhaité communiquer à cette heure, Jean-Luc Moudenc devrait en dire plus mi-novembre. 

Une campagne de porte-à-porte

Le collectif ÔToulouse/ Eau secours 31, lui, plaide pour une régie publique.

Il considère que l'eau est un bien public. "Quand on voit les enjeux autour de l'eau, le changement climatique, on se dit que ce bien commun doit être géré de manière publique", explique Lucien Sanchez, porte-parole du collectif.

En mai dernier, il a réussi à faire auditionner par la commission de Toulouse Métropole trois experts, favorables à une gestion publique de l'eau, notammen René Revol, conseiller de Montpellier Méditerranée Métropole, qui a adopté une régie publique.

 

Le collectif lance une campagne de porte-à-porte et donne rendez-vous le samedi 29 septembre, à 10h, à la prairie des Filtres.


"L'objectif est de recueillir 53 769 signatures d'électeurs toulousains, soit 20% des inscrits sur les listes électorales", explique-t-il sur son site. Cela permettrait d'imposer une sorte de référendum d'initiative populaire.

En effet, la loi prévoit que "dans une commune, un cinquième des électeurs inscrits sur les listes électorales et, dans les autres collectivités territoriales, un dixième des électeurs, peuvent demander à ce que soit inscrite à l'ordre du jour de l'assemblée délibérante de la collectivité l'organisation d'une consultation sur toute affaire relevant de la décision de cette assemblée.". 

Quelles conséquences sur nos factures ?

En régie publique, le prix du m3 serait 3,58 euros selon le collectif.  "Nous pensons que Veolia et Suez ne feront pas des offres qualitativement supérieures de ce point de vue", assure Lucien Sanchez.

Plusieurs villes qui sont passés en régie publique, comme Montpellier ou Nîmes, ont promis des baisses sur les factures des consommateurs. Mais les partisans de la délégation de service public arguent que les entreprises assurent mieux, notamment, le "service après vente". 

Concerts et débats

Par ailleurs, le dimanche 30 septembre, des débats et des concerts sont organisés au Port Viguerie, à Toulouse, à partir de 14h, pour défendre la régie publique. Mouss et Hakim seront notamment présents.

 

- Brice Vidal et Clémence Fulleda - 

 

Ecoutez Lucien Sanchez sur 100%: