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Trois militants anti-ours en garde à vue

Les gendarmes enquêtent sur une vidéo de septembre dernier où des hommes cagoulés appelaient à reprendre la chasse à l'ours.  

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14 juin 2018 à 9h39

Il est arrivé avec son sac à dos et un casse croûte, "prêt a affronter 48h de garde à vue s'il le faut".

Philippe Lacube, éleveur et militant anti-ours est en garde à vue à la gendarmerie de Pamiers ce jeudi matin. Deux autres militants sont entendus à Saint-Girons et à Lézat-sur-Lèze. Ils ont reçus les convocations ce mardi.

Ils sont entendus dans le cadre de deux enquêtes. L'une concerne une vidéo où une trentaine d'hommes cagoulés et armés appelaient à rouvrir la chasse a l’ours. Elle avait été envoyée à des médias ariégeois en septembre dernier.
"Nous avons décidé de rouvrir la chasse à l'ours et de mener une résistance active face aux agents de l'Etat", y disait notamment l'un des hommes, alors qu'un autre tirait un coup de fusil en l'air.

La seconde enquête concerne des coups de feu tirés en l’air et des menaces de mort proférées, fin août 2017, envers quatre agents de l’office national de la chasse qui menaient une expertise pour constater des dégâts d’ours sur une estive au-dessus d’Auzat, dans le Vicdessos.

"Serein"

Devant la gendarmerie de Pamiers, des membres de l'ASPAP, l’association pour la sauvegarde du patrimoine d’Ariège-Pyrénées sont venus soutenir leur porte-parole.

Philippe Lacube continue de clamer son innocence : "On y va sereinement et motivés. On assumera ce qu'on a à assumer mais on ne portera pas les responsabilités qui ne sont pas les nôtres."

Il se dit "moyennement surpris par cette convocation" et dénonce "la volonté des gens de l'Etat au niveau du département de faire taire certaines voix. Il y a des affaires plus urgentes dans ce pays, ça fait un peu sourire ces moyens énormes mis en place."

Dans un communiqué, les jeunes agriculteurs de l'Ariège, dont certains étaient devant les trois gendarmeries, dénoncent aussi un "acharnement sur des responsables syndicats et professionnels anti-ours" et demandent  "de vraies solutions face au réel problème de fond qui est LA PREDATION".

Dans cette affaire, "une simagrée d'organisation terroriste", selon la préfecture, la peine maximale encourue est de 5 ans de prison, 75.000 euros d'amende et interdiction de détenir des armes.