ActualitésTarn

Roquecourbe. Au 30 juin, la commune n'aura plus de médecin

Au 30 juin prochain, le médecin de Roquecourbe, près de Castres (Tarn) prendra sa retraite. Depuis plus de six mois, la mairie tente de lui trouver un remplaçant. En vain.

100%

20 mai 2022 à 18h17 par Axel Mahrouga

C'est un difficile compte à rebours qui s'est lancé. Au 30 juin prochain, la commune de Roquecourbe, à seulement une dizaine de kilomètres de Castres (Tarn), n'aura plus de médecin. Le docteur actuel prendra à cette date une retraite bien méritée.

Avertie depuis le mois de novembre, la municipalité tente de lui trouver un remplaçant. Mais pour l'instant, sur le bureau du maire, Michel Petit, les CV ne se bousculent pas. « Aucune candidature », est obligé le constater le premier élu de la commune.

Annonces en ligne, prise de contact auprès de l'ordre, pour l'instant aucune solution à court terme semble se profiler. Ce sont potentiellement 2000 patients qui pourraient se retrouver sans généraliste. L'EHPAD de la commune va également être touché. Dans l'établissement, 30 des 40 résidents actuels sont suivis par le médecin en place. Pour les habitants, il faudra alors se rabattre sur Lacrouzette ou sur Castres.

Impossible également de trouver une solution du côté de la communauté de commune. « A ce niveau, on essaye de salarier 2 ou 3 médecins également, mais pas de retour pour l'instant », expose Michel Petit. La pénurie semble généralisée.

Des politiques locaux, à l'image du sénateur Philippe Bonnecarrère, ont tenté d'appuyer la demande de la commune. L'élu de la Chambre Haute du Parlement a envoyé un courrier au délégué départemental de l'ARS pour présenter des hypothèses de solutions. « Mais pas de réponse pour l'instant », tranche le maire de Roquecourbe.

Une piste pour 2023

Devant cette situation presque désespérée, Michel Petit ne « peut pas imaginer que l'on reste sans docteur ». Dans les recherches, une piste, un « espoir», pour la municipalité semble se profiler. « Une étudiante serait prête à s'installer une fois qu'elle aura passé sa thèse ». Mais cela n'interviendra qu'à l'automne 2023.

Impossible d'ici là d'imaginer des vacations de cette dernière. Pour s'installer ponctuellement, l'étudiante en médecine a besoin d'un médecin référent. L'hôpital de Castres ou le médecin en poste à Lacrouzette sont des hypothèses pour assurer cette responsabilité, mais pour l'instant rien n'est conclu.

Autre motif d'espoir, la commune est actuellement classée par l'ARS en zone ZAC (Zone d'Action Complémentaire) et pourrait passer prochainement en zone ZIP (Zone d'intervention prioritaire). Cette classification permet notamment une aide à l'installation pouvant aller jusqu'à 50.000 euros et des avantages fiscaux pour inciter les professionnels à s'installer dans ces zones.

Une borne de vidéo-consultation installée

Mais en attendant, au mieux l'arrivée d'un professionnel, au pire 2023, il va falloir tenir. Pour cela, la mairie vient d'installer dans la pharmacie du village une borne de vidéo-consultation. « C'est mieux que rien » pour le maire.

La borne permet d'accéder à un médecin en ligne « en 10-15 minutes maximum » assure la Docteure Stéphanie Cauquil, pharmacienne à Roquecourbe. La machine est équipée d'instruments de mesure pour les petites consultations. « Un tensiomètre, un oxymètre de pouls, un thermomètre », énumère la pharmacienne. De l'autre côté de l'écran, un médecin habilité à prescrire des ordonnances ou des arrêts de travail. Mais toutes les consultations ne sont pas possibles. Exit les renouvellements de certificats médicaux par exemple. « Ça ne remplace pas un médecin en physique, l'auscultation en physique ne peut pas être faite. »

Mais c'est pour l'instant la seule solution à très court terme. Elle devrait d'ailleurs rester en place une fois qu'un ou plusieurs médecins seront trouvés. Elle permettra, entre autre, de décharger les professionnels de certaines consultations.