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Procès Rançon : les familles des victimes laissent éclater leur colère à la barre

"Si j'étais dans le box je t'enlèverais les c******* et te les ferais bouffer" 

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20 mars 2018 à 16h58

 "Le tueur de la gare de Perpignan" Jacques Rançon est jugé depuis le 5 mars aux assises des Pyrénées Orientales. Il est poursuivi pour les meurtres de deux jeunes femmes, Mokhtaria Chaïb et Marie-Hélène Gonzalez, ainsi qu'une tentative de meurtre et une tentative de viol sur deux autres jeunes femmes. Des faits commis entre 1997 et 1998.

La 10e journée de ce procès a été marquée par la prise de parole des parties civiles ce mardi après-midi. Un moment particulièrement difficile pour ces familles qui vivent depuis plus de 20 ans dans la douleur et qui ont pu pour la première fois exprimer leur haine directement à l'accusé. Situation assez prévisible Jacques Rançon a bien-sûr été copieusement insulté. Tout d'abord par Mohamed Chaïb, le frère de Mokhtaria qui, après avoir remercié "tous ceux qui ont travaillé sur cette enquête", déplore "une justice trop light" et regrette que l'on ne soit pas en Russie où les choses seraient certainement "plus dures pour ce fils de p***". "Si je t'avais en face je te tuerais pas, je te laisserais souffrir, tu me supplierais".

Le ton reste le même pour Conception Gonzalez, la maman de Marie Hélène , qui laisse éclater sa colère à la barre. "REGARDE-MOI ET LÈVE-TOI FILS DE P*** !" hurle t-elle en direction de Rançon qui esquisse à peine un regard avant de replonger les yeux vers le sol. "De quel droit tu as tué ma fille ? Je ne l'ai pas mise au monde pour ça. [...] Tu mérites la mort. Si tu n'étais pas protégé par la justice je t'aurais massacré moi-même ! [...] Si j'étais dans le box je te couperais les couilles et te les ferais bouffer [...] La prison ? C'est bien joli. On est nourri, logé, on regarde la télé ... Moi ma fille ça fait 20 ans qu'elle ne peut plus vivre tout ça ! Pour moi il n' y a pas de justice. Qu'il crève, que les rats le bouffent".

Le président du tribunal lui assure qu'il comprend sa douleur, mais rappelle alors que l'action de la justice "n'est pas une version endimanchée de la vengeance".

La troisième et dernière personne à s'avancer à la barre est Fanny, la soeur de Marie-Hélène Gonzalez. Elle se souvient de "Marie", son aînée qu'elle admirait. "Elle était belle, je la regardais se maquiller, j'allais dans sa chambre [... ]. Il nous l'a enlevé à 20 ans. Il est arrivé et boom il a détruit tout une famille, plus d'anniversaires, plus de noël plus rien [...] Ma fille vient d'avoir 17 ans, on a même pas fêté son anniversaire car je ne peux pas [...] Cette homme ne mérite même pas d'être défendu".

Me Etienne Nicolau l'avocat des familles