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"On dirait qu'on est sur la planète Mars" : le triste paysage à Cerbère au lendemain du méga feu

L'incendie français le plus dévastateur de 2023 s'est déclaré ce dimanche sur la côte Vermeille des Pyrénées-Orientales et a brûlé environ 1000 hectares de végétation. Un triste spectacle pour les habitants du secteur. 

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17 avril 2023 à 18h58 par John Bourgeois


Des arbres décimés, des vignes calcinées, des monts entièrement noircis... ce sont les images ce lundi 17 avril des 1000 hectares de paysage dévastés sur la côte Vermeille des Pyrénées-Orientales, entre Banyuls-sur-Mer et Cerbère, et même jusqu'au-delà de la frontière espagnole. Au lendemain de l'incendie destructeur parti dimanche du site de Peyrefite, le plus important de 2023 en France, les habitants ne peuvent désormais que constater ce triste spectacle. 

"C'est triste de voir cette végétation qui part en fumée"

Environ 600 pompiers ont été mobilisés entre ce dimanche et lundi. S'ils ont pu maîtriser les flammes en une journée et une nuit, éviter les blessés, et préserver la majorité des maisons, ils n'ont pas pu sauver la végétation qui jouxte la route du sud du littoral. C'est "un désastre écologique et touristique", déclarait le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin ce lundi matin en déplacement sur le site de l'incendie. 

Il faut dire que le lieu du sinistre est un emblème du territoire catalan, dont sont fiers ses habitants. "Des fois les gens nous disent : "vous devez être blasés de voir ce paysage." Et bien non, jamais. C'est juste magnifique. Puis là, voilà. Cela fait quand même mal au coeur", déplore Célia, qui travaille à la pharmacie de Cerbère.

Rémi, lui, habite avec sa compagne dans une des maisons les plus menacées par les flammes au moment du sinistre. S'il ne constate que des dégâts sur son olivier, sa vue plongeante sur la vallée lui rappellera chaque jour cette date du 16 avril 2023.  "C'est triste de voir cette végétation qui part en fumée. On va espérer qu'il pleuve un petit peu", dit-il, avec optimisme. 

"Avec le vent, c'est parti en très peu de temps"

Le constat est similaire pour Didier, qui vit aussi dans les hauteurs de Cerbère. "C'est désolant de se dire que la nature est partie. On dirait qu'on est sur la planète Mars. Il n'y a plus rien. Il n'y a plus d'arbres, il n'y a plus d'âme", regrette ce Cerbérien qui dit lui avoir pu préserver sa maison grâce au débroussaillement de son jardin.

Une action qui n'a pas été assez entreprise dans le village selon Marc, garagiste à l'entrée de Cerbère. Il a pu voir des "braises rentrer dans son garage", mais heureusement, s'en est sorti sans dégât, et ce "grâce au travail des pompiers". "Le malheureux, c'est tous ces animaux qui vivent dans ces collines et qui ne sont plus là aujourd'hui. Il n'y a plus de végétation. Avec le vent, c'est parti en très peu de temps." 

Ce méga feu de Cerbère a en effet été attisé par le vent fort qui soufflait sur le secteur dimanche. Selon les premiers éléments de l'enquête, son origine serait humaine, comme pour la plupart des incendies. C'est d'ailleurs "un message de prévention" qu'a voulu lancer le ministre de l'Intérieur ce lundi, rappelant les bons gestes à tous pour éviter que ce 'désastre" ne se reproduise.

Les images de l'incendie de Cerbère :