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NOTRE DIRECT. 11e manifestation contre la réforme des retraites à Toulouse

Le cortège s'est élancé de Jean-Jaurès, direction Saint-Cyprien. Des casseurs infiltraient le cortège pacifiste rapidement.

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6 avril 2023 à 15h54 par La Rédaction

 

Encore beaucoup de monde mobilisé contre la réforme des retraites ce jeudi après-midi, pour le départ à 15h00 de Jean Jaurès de la manifestation toulousaine. Un cortège festif et bon enfant mené par l’Intersyndicale, alors que les deux dernières manifestations ont été émaillées d’incidents en fin de journée. Dans le cortège ce jeudi : Carole Delga, mais aussi le patron du plus important syndicat espagnol Pépé Alvarez venu en voisin. Pour la présidente de région, il faut "continuer à démontrer qu’il y a une volonté populaire de refus de cette réforme". Mais face à un gouvernement inflexible, comment sortir de la crise ? "Il y aura la décision du Conseil Constitutionnel, ensuite le Président de la République peut ne pas appliquer la réforme (NDR : hypothèse peu plausible), enfin il y aura aussi le référendum d'initiative partagé qui est prévu par la Constitution, alors il ne fauit rien lâcher et continuer" commentait la socialiste. Sur les débordements ; "les manifestations doivent se passer dans le calme, on est dans notre bon droit, mais la violence est la négation de nos arguments". Toulouse Métropole, reunie en conseil jeudi matin, évaluait les dégats des deux dernières manifestations à 250 000 euros.

 

 

Absent du cortège à Jean Jaurès, des Black Blocs s'infiltraient dans la foule et rejoignaient la tête de cortège. Ils brisaient la vitrine d'une agence immobilière peu avant 16 heures. Puis de petits groupes violents et organisés s'attaquaient aux banques secteur Compans, retirant les palissades en bois installées pour protéger les établissements. Ils tiraient également des mortiers d'artifice sur les forces de l'ordre, 450 agents environ étaient déployés sur le dispositif d'ordre public de la manifestation toulousaine. Les forces de l'ordre faisaient usage de gaz lacrymogène et une partie des manifestants quittaient déjà les lieux à hauteur de Compans. Progressivement, les forces de l'ordre se postaient en protection devant les établissements bancaires. La préfecture annonçait 15 000 personnes dans le cortège, la CGT 90 000. Une source policière nous annonçait une trentaine de casseurs infiltrés en début de manifestation, ils étaient rapidement une petite centaine selon nos propres observateurs dans le cortège. Les manifestants arrivaient sur le pont des Catalans vers 17 heures sans que de nouveaux heurts n'interviennent.

Puis à Saint-Cyprien, les affrontements reprenaient. Des petits groupes de manifestants jouaient au chat et à la souris avec les forces de l'ordre, incendiant poubelles (notamment rue de la République) et endommageant le mobilier urbain. Le Pont Neuf était bloqué pour éviter que les affrontements ne migrent à Esquirol. 

 

Selon le bilan provisoire de la préfecture ce jeudi soir, on dénombrait : "des jets de projectiles et tirs de mortier sur les forces de l’ordre, une caméra de vidéo-protection détériorée, des graffitis, dégradation des murets de parements de la station de métro Saint-Cyprien, des dégradations de vitrines (établissements bancaires et agences immobilières) et de mobilier urbain, des incendies de mobilier urbain, poubelles, panneau publicitaire. On déplore 8 blessés parmi les forces de l’ordre. À cette heure, 36 personnes ont été interpellées à Toulouse."

 

 

Julian Doubax avec BV