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Municipales : à Castres, ça s'agite en coulisse

A un an du scrutin, état des forces en présence.

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26 mars 2019 à 9h41

Pascal Bugis et Jean Terlier, deux poids lourds indécis.

La question centrale de cette élection concerne le maire sortant, Pascal Bugis. Briguera t’il un 4ème mandat ? « Un an, c’est loin », nous a-t-il confié, et à l’heure actuelle, sa décision n’est pas arrêtée. En tout cas, il n’y a pas de lassitude de son côté. Et son combat « pour que Castres soit traitée comme les autres villes moyennes de la région » n’est pas terminé : « tant que le premier coup de pelle de l’autoroute ne sera pas donné, je ne serais pas tranquille…mais quels que soient mes choix, ils dépendront des projets, explique le maire. Qu’est-ce qu’on fait, et avec qui. »

Cette question, la République en Marche se verrait bien y répondre. En début d’année, le député Jean Terlier avait déclaré qu’il était prêt à faire liste commune avec le maire sortant. « La priorité, c’est le territoire », estime le député, qui ne souhaite pas une campagne sanglante. « On doit tous tirer dans le même sens pour accueillir l’autoroute ! » Pour cela, Jean Terlier veut aller au bout de sa démarche, il croit en la possibilité d’une liste commune avec Pascal Bugis. « Nous pouvons avoir des divergences, mais dans l’intérêt du territoire, nous pouvons trouver une entente. Nous devons montrer l’exemple. » Pour Pascal Bugis, il est effectivement possible de « se mettre autour de la table avec des personnes qui ont des projets pour la ville. Mais ça ne veut pas dire « bienvenue à tout le monde ! » »

Selon nos informations, les deux hommes se sont rencontrés à deux reprises dernièrement pour évoquer le sujet.

La gauche castraise, la grande inconnue.

La gauche est moribonde, exsangue, diront certains. Rassemblée, aux dernières municipales, elle n’avait pas pu prendre la mairie. Et 6 ans d’opposition, dans un contexte national qui a vu le Parti Socialiste éparpillé façon puzzle, n’a pas réellement revitalisé le PS castrais.

D’un côté, PS et Parti Communiste espèrent réussir un nouveau rassemblement : « il le faudra, explique Martine Moron, élue d’opposition, c’est une condition indispensable. » Pour elle, le PS n’est pas compatible avec En Marche, « qui est de droite. »

« Un rassemblement, oui, mais qui s’appuie sur la société civile », affirme Géraldine Rouquette, présidente du groupe d’opposition municipale. Et cette liste citoyenne, c’est ce qu’espère aussi Linda Gourjade. L’ancienne député socialiste, aujourd’hui à Génération avec Benoit Hamon, consulte depuis des semaines.  « A ce jour, je n’envisage pas ma candidature », nous confiait-elle récemment. Mais elle l'assure, elle sera « impliquée » dans la future campagne.

La gauche est donc forcée de se rassembler, mais ce ne sera pas simple, car du côté d’Europe Ecologie, qui avait, avec une liste citoyenne, réalisé 4,9% en 2014, on est très loin d’envisager ce rassemblement. Stéphane Deleforge veut « débuter un nouveau projet, avec l’écologie au centre », comprenez sans la gauche qu’il juge moribonde. « Le rassemblement de la gauche, ce n’est pas un projet. Ces élections, ce sera le choix de notre modèle de société, pas autre chose. » Si EELV ne présentera pas de liste autonome, « nous serons présents aux municipales avec des propositions. »

Enfin, tout semble plus clair du côté du Rassemblement National. Jean-Paul Piloz, actuel élu d’opposition, nous a annoncé qu’il souhaitait être candidat, comme en 2014 ou il avait recueilli 13% des voix. Il pourra s’appuyer sur les scores élevés de son parti aux départementales, 40% à Castres, et à la présidentielle, plus de 30%. Selon lui, ces élections seront ouvertes uniquement si le maire sortant ne se représente pas.
A un an du scrutin, tout peut encore évoluer très vite.

 

Cyrille Masson