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Manifestation des gilets jaunes à Toulouse : la rive gauche saccagée par les casseurs

Des militants radicaux ont semé le chaos ce samedi soir en marge de la manifestation. 28 policiers blessés à Toulouse.

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9 décembre 2018 à 0h25

Nombreux sont ceux qui craignaient de violents débordements à Toulouse pour cet acte IV de la manifestation des gilets jaunes. La ville rose avait reçu d'ailleurs le renfort de CRS et de gendarmes mobiles pour cette journée sous haute tension. Le chaos annoncé a bien eu lieu.

La manifestation dégénère rapidement.

Selon la préfecture, quelque 5.500 personnes ont défilé dans Toulouse, sur les 6.600 recensées en Haute-Garonne. Le cortège des gilets jaunes s'est mêlé aux manifestants de la marche pour le climat, de la CGT ou de Sud Education notamment. Empêchés de se diriger vers le centre-ville par les gendarmes mobiles, les manifestants ont pris la direction d'Héraklès. Très vite, à hauteur de Compans Caffarelli, les premiers gaz lacrymogènes sont tirés par les forces de l'ordre. Un long face-à-face s'établit alors sur les boulevards entre manifestants de tous poils et les gendarmes mobiles, renforcés par les effectifs de la police toulousaine. Les manifestants décidés à en découdre, reculent sous les avancées des forces de l'ordre, jusqu'à traverser le Pont des Catalans.

A St Cyprien : le chaos

Tout se cristallise une fois les manifestants les plus radicaux repoussés Allées Charles de Fitte. Des groupuscules, organisés et visiblement rompus à la guérilla urbaine, érigent des barricades devant le musée des Abattoirs, dégradant du mobilier urbain et volant sur les chantiers à proximité. Ils allument des incendies et caillassent les forces de l'ordre. Progressivement repoussés vers Etienne Billières et Patte d'Oie, plusieurs centaines de manifestants radicaux détruisent méthodiquement les commerces (banques, office notarial et assurances en priorité) sur leur passage, pillent aussi certains établissements pour alimenter les incendies allumés en pleine rue. 

Le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc a confié à l'AFP s'être "infiltré, un peu camouflé" parmi les manifestants dans le quartier de Saint-Cyprien, où il a été "effrayé par cette violence absolue, il n'y a plus de revendication, c'est la violence pure".
  "J'ai vu pour la première fois l'extrême gauche et l'extrême droite main dans la main, côte à côte", a-t-il également déclaré, "ça fait froid dans le dos". Ci-dessous quelques clichés pris après le passage de ces casseurs.

Des heurts qui auront fait plusieurs blessés, dont 28 policiers selon le syndicat SGP Police. 39 personnes ont été interpellées suite à des violences contre des policiers ou en possession de différentes armes (bombes incendiaires, armes blanches, marteaux, gourdins, liquides inflammables). Les forces de l'ordre, cibles de multiples projectiles, sont intervenues, mais continuaient à être mobilisées dans différents quartiers de Toulouse où des voitures ont été incendiées à la nuit tombée précise l'AFP. Le préfet de région Etienne Guyot a condamné "avec la plus grande fermeté" des "exactions inacceptables" commises par "plusieurs centaines de casseurs", "des actes particulièrement violents qui n'ont pour but que de détruire",  selon un communiqué.