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Les salariés de GRDF en grève depuis 30 jours à Perpignan : la CGT "assume" des coupures volontaires de gaz

Plus de 700 foyers ont été un temps privés de gaz ce dimanche dans les Pyrénées-Orientales. Les employés de GRDF, qui réclament une augmentation de salaire, ont reçu le soutien national de la CGT ce mardi. 

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7 décembre 2022 à 9h17 par John Bourgeois


Voilà près de 30 jours que les "gaziers" de GRDF font grève à Perpignan. Ils sont 17 salariés de la filiale d’Engie à réclamer la même augmentation de salaires que leurs collègues d’Enedis. Il leur manque selon eux 40 euros bruts de plus par mois pour mettre fin à leur mobilisation. Depuis cinq semaines, ils portent leurs revendications différentes manières, jusqu'à même couper volontairement le gaz aux usagers. Une action assumée par la CGT, organisatrice du mouvement. 

Une hausse de 40 euros brut par mois

Alors que la flambée des prix de l'énergie est au coeur de l'actualité aujorud'hui, les salariés perpignanais de GRDF estiment être laissés pour compte dans cette période d'inflation généralisée. "Je suis papa, de trois enfants, une famille, un foyer tout à fait classique. Cela fait 22 ans que je suis dans l'entreprise, et je gagne 2200 euros bruts par mois. Et j'ai des copains qui gagnent 1965 euros bruts par mois", déplore Xavier Charreyron, salarié gréviste, et secrétaire général du syndicat CGT Energie66.

Ce salaire, jugé trop faible par les grévistes, entraine une principale demande à leur direction : la revalorisation de 40 euros bruts par mois. Une revendication simple qui entraîne pourtant 30 jours de grève. "Comment je l'explique aux usagers ? Cela m'est très compliqué. Il faut poser cette question à la direction. Comment cela se fait que la direction ne lâche pas 40 euros à ses agents ?" A Perpignan, les employés demandent également la mise en place d'un panier repas quotidien et une augmentation du temps accordé à leurs clients. 
 

Xavier Charreyron, salarié gréviste, et secrétaire général du syndicat CGT Energie66.


La CGT assume "la reprise en main de son outil de travail", autrement dit les coupures

Une réunion importante est prévu ce mercredi 7 décembre avec la direction de GRDF. La CGT, organisatrice de la grève, espère bien évidemement des réponses. Pour l'heure, la direction de la filiale a surtout fait parler d'elle avec plainte pour "acte de malveillance" suite à l’actualité de dimanche dernier dans les Pyrénées-Orientales. En effet, pour faire entendre leurs revendications, des grevistes ont volontairement causé une coupure de gaz dans les secteurs de la Salanque et du Conflent, impactant plus de 700 foyers ce week-end. Une coupure qu’assumait ce mardi le secrétaire national de la CGT Energie, venu soutenir les grévistes perpignanais.

"Nous, quand on fait ça, on nous accuse de terroristes", s'indigne Sébastien Menesplier. Le secrétaire général de la fédération CGT FNME met en comparaison l'action locale aux coupures d'électricité prévues dans le pays cet hiver, qui sont "bien plus graves" selon lui. "On a une direction qui fait la sourde oreille, c'est son choix, elle assume. Mais nous aussi à la CGT on assume. Quand on reprend en main l'outil de travail, il y a des conséquences. C'est sûr que ça ne nous fait pas plaisir que cela pénalise les usagers. Cela étant, on pourrait s'en passer. Mais si l'on regarde la situation au bout de 5 semaines de grève, que nous reste-t-il demain ?"

Ces coupures de gaz, qui restent assez partielles et furtives, pourraient se reproduire dans les jours à venir si les grévistes estiment encore ne pas être entendus. Affaire à suivre...

Sébastien Menesplier, secrétaire national de la CGT Energie
Xavier Charreyron