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"Le routard du viol" condamné à 28 ans de prison à Montauban

Florian Varin avait été condamné à 30 ans de réclusion lors des deux précédents procès.

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22 octobre 2021 à 21h46 par Brice Vidal

 

Florian Varin a été condamné à 28 ans de réclusion criminelle ce vendredi soir, par la cour d’assises de Montauban. L’accusé avait été condamné à deux reprises à 30 ans de réclusion par les cours d’assises de Toulouse et Albi en 2015 et 2018. Le dernier jugement avait été annulé en cassation en 2019. Celui que l’on surnomme « le routard du viol » a été en outre condamné à une peine de 18 ans de sûreté. Il est en détention provisoire depuis 9 ans. « Vous avez fait des efforts » a expliqué le Président Noël Piccot « mais nous ne sommes pas encore sûr de vous » déclarait-il à un accusé qui a fait amende honorable tout au long de cette semaine. Les victimes de Varin, suppliciées parfois durant de longues heures d'angoisse lors des faits entre 2011 et 2012, restaient de marbre face aux excuses du violeur en série « il n'a pas du tout changé du tout, il est toujours aussi arrogant, ça m'aurait aidé qu'il ait changé pour ma reconstruction » expliquait Julie, une des victimes, à la fin des débats.

 

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30 ans requis par l’avocat général

 

L’avocat général avait requis 30 ans de réclusion criminelle à l’encontre de Florian Varin, un homme « centré sur lui-même, pour qui seul son plaisir comptait » et « insensible aux cris de ses victimes ». Pour David Sénat « le système de défense n'a pas changé » Florian Varin a expliqué à ses juges que « toutes ces jeunes femmes, il les avait agressées, sans s'arrêter à leur refus ou à leurs cris ». Varin est un accusé « qui a des techniques de chasse ». Hors de question pour l’accusation « d’entrer dans la logique commerciale de Florian Varin,  de lui faire un prix de gros » alors qu’ « il n’a pensé qu’à lui en provoquant un troisième procès » pour vice de forme. Tout au long de la semaine, les victimes de Varin, présentes et solidaires, ont insisté sur leurs traumatismes et sur le fait que l'accusé, durant l'instruction, a minimisé les faits.    

 

Varin victime d’une mère maltraitante selon ses avocats

 

Depuis 9 ans en détention provisoire, Florian Varin « est coupable » et « il doit payer » mais « il est sur le chemin de l’expiation » a affirmé lors d’une plaidoirie brillante son avocat Me Alexandre Martin citant des rapports d’experts. Il y a « deux accusés » ajoute le pénaliste « celui qu’il est et celui qu’il fut ». Devant la belle-mère et les grands parents de l’accusé en larmes, devant son père impassible ; l’avocat rappelle que son client « a évolué » alors qu’il a reconnu la totalité des faits lors de ce troisième procès tout en formulant des excuses. « Vous croyez que c’est facile d’admettre pour celui qui voulait qu’on l’aime » qu’il était « un prédateur » qu’il aimait « faire du mal » lançait-il aux jurés.

Réfutant la tentative de meurtre « son geste ne pouvait pas tuer », Alexandre Martin décrit un Florian Varin « fruit de son enfance », « rejeté par sa mère » qui « le mettait dans le jardin du voisin alors qu’elle déjeunait avec ses deux autres enfants », l’accusé est dans le box « à cause de cette femme, un démon » tonne-t-il. Cette dernière ne s'est jamais présentée au procès ni durant l'instruction. « A quel moment un individu va demander à une inconnue un câlin » comme « ferait une maman » assène le conseil. A plusieurs reprises, l'instruction révèlera ce mot "câlin" prononcé par l'accusé au moment d'agresser ses proies. 

30 ans « c’est une peine qui détruit pour un gamin qui n’avait jamais été condamné »Face aux jurés de la cour d’assises de Montauban, Me Martin évoque le procès d’Abdelkader Merah qui « a fait de son frère une bombe humaine » ; « qui se nourrit encore de haine » et « n’a aucune volonté de se soigner » ; « 30 ans ont été prononcés à son encontre par la cour d’assises spéciale à Paris » conclut-il comme pour mettre la pression sur les jurés...

Florian Varin, gilet gris et regard bas prenait la parole en fin de procès. Il regardait enfin dans les yeux ses sept victimes et demandait « pardon », « je fais tout pour ne plus être le Florian que j’étais » déclarait-il avant que la cour ne parte délibérer durant 5 heures.