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EXCLU 100%. Un caïd des Izards en fuite interpellé à Toulouse : une histoire digne de Netflix

H. A., figure des narcos de Toulouse et mis en examen pour tentative d'assassinat en bande organisée, a été arrêté par les gros bras de la police judiciaire. L’histoire est un scénario de polar. Récit.   

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17 novembre 2022 à 8h38 par Brice Vidal

H.A. est considéré comme l’un des anciens patrons du narco-trafic aux Izards, quartier nord de Toulouse gangréné par le trafic et les règlements de comptes à l’arme automatique notamment en 2020. 

Mis en examen et incarcéré pour tentative d'assassinat en bande organisée, l’individu, à la réputation sulfureuse et défendu par Me Alexandre Martin, avait été libéré par la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Toulouse. La faute à une durée de détention provisoire (incarcération sans jugement) trop longue au goût de la jurisprudence européenne. 

Sauf que le malfrat présumé, craignant probablement d’être repéré par le gang rival « s’était fait la malle » nous glisse une source proche du dossier. En fin de semaine dernière, H.A., jusque-là en cavale pour ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire, aurait donc été interpellé par les policiers de l’antigang. Experte en renseignement et filature, la brigade de recherche et d’intervention de Toulouse (BRI) aurait alpagué le caïd en périphérie de Toulouse, au péage sud direction Perpignan.

Le caïd a-t-il un contrat sur sa tête ?

Selon nos informations, H.A. aurait des raisons de craindre des représailles : il aurait échappé à au moins un règlement de comptes. Lundi 7 septembre 2020 au petit matin, un jeune homme de 18 ans, considéré comme un des lieutenants de H.A., est abattu dans une voiture quartier Lalande. 

Selon les investigations menées depuis lors, la victime - Ameur Bouazza - avait emprunté la voiture du « boss » incarcéré quelques heures avant la fusillade. Le tireur aurait pu confondre la jeune femme blessée à ses côtés ce jour-là avec H.A., lui aussi de forte corpulence. Bilan donc : un mort par erreur et une victime collatérale touchée à l’abdomen dans un véhicule balisé, peut-être par les tueurs (!).
 

Un homme se vante d’avoir «fumé le gros», sauf que…

Le scénario digne d’un film de Scorsese ne s’arrête pas là. Le tireur présumé a depuis, été arrêté grâce à des retranscriptions issues de téléphones cryptés « craqués » : les autorités belges ont en effet infiltré un réseau prisé de la voyoucratie européenne. 

Conséquence de ce piratage : trois millions de conversations se sont retrouvées à disposition des juges et enquêteurs européens. Lors d'une conversation, le tueur présumé de Bouazza, pensant avoir « fumé le gros » (son surnom) aurait trop parlé sur son « cryptophone » et reconnu sa participation. Il a depuis été mis en examen dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour trafic de stupéfiants, blanchiment et assassinat en bande organisée et en récidive… 

H.A. a été présenté lui au juge en charge du dossier et incarcéré, la DTPJ de Toulouse pousse un ouf de soulagement, la cavale du caïd a probablement induit quelques nuits blanches au commissariat central de Toulouse. Le roman noir des Izards n’est pas terminé.