EXCLU 100 % - les déchets corses ne seront finalement pas traités à Toulouse
Jean-Luc Moudenc devrait se féliciter de la décision.
29 mai 2019 à 14h50
Révélation 100% : le projet de traiter 20 000 tonnes de déchets corses par an au Mirail est abandonné.
Le Syvadec, organisme public qui gère les déchets sur l’Ile de beauté avait annoncé fin 2018 son intention de faire incinérer ses déchets notamment à Toulouse, mais aussi à Perpignan et Nîmes.
Finalement, selon nos informations, le Syvadec abandonne le projet toulousain et tente de favoriser le traitement des déchets en Corse.
4 sites de traitement étaient prévus à l'origine
l’installation de stockage de Seché Environnement à Le Vigeant en Poitou-Charentes, pour 40 000 t/an ;
l’unité de valorisation énergétique de Veolia à Nîmes dans le Gard, pour 8 000 t/an ;
l’unité de valorisation énergétique de Veolia à Toulouse en Haute-Garonne, pour 20 000 t/an ;
l’unité de valorisation énergétique de TIRU à Perpignan dans les Pyrénées Orientales, pour 15 000 t/an.
Le maire de Toulouse a été entendu
Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, s'était fermement opposé à cette idée "que ce soit sur le trafic de camions supplémentaires [...] ou plus encore sur une gestion non locale des déchets". Evoquant "une aberration environnementale", l'édile avait demandé à Etienne Guyot, le préfet de région, de prendre "toutes les mesures réglementaires pour empêcher la réalisation d’un tel projet, s’il advenait à se concrétiser".
Les écologistes de Toulouse s'étaient également élevés contre ce projet.
Le maire de Toulouse a donc été entendu, l'enjeu était important à l'heure où il semble axer sa future (hypothétique) campagne électorale sur Toulouse ville verte.
VEOLIA n'était pas demandeur
La préfecture a bien demandé à Véolia si sa filiale toulousaine, la SETMI, basée au Mirail, était en capacité ou non de gérer ces déchets corses. Le cas échéant, l'entreprise aurait été en capacité d'absorber cette charge. Mais la SETMI n'aura finalement pas à traiter ces déchets. Une source nous précise par ailleurs que le groupe n'était "pas particulièrement demandeur [...] Cela nous aurait été imposé par l’Etat. Et cet abandon ne nous met pas en difficulté."
Reste à la Corse à trouver une solution puisque le Syvadec n’a pas les moyens de traiter 70 000 tonnes de déchets par an et estime avoir besoin de trois ans de travaux pour créer deux nouveaux centres de tri et deux nouveaux centres de stockage des déchets. On est en mesure de vous révéler également que l'Etat et la collectivité territoriale corse procèdent actuellement à des recherches de sites sur l'Ile de Beauté pour traiter les déchets sur place.