Drame de Millas : une association de familles de victimes souhaite porter plainte pour harcèlement sur les réseaux sociaux

"Les réseaux sociaux se sont déchainés contre nous et nos propos." Fabien Bourgeonnier est en colère. Il est le père de Loïc, décédé dans la collision entre un car scolaire et un train le 14 décembre 2017 à Millas, qui avait coûté la vie à 5 autres collégiens. Il annonce porter plainte ce mercredi 19 octobre pour harcèlement sur les réseaux sociaux, au nom de l'association dont il est le président : "À la mémoire de nos anges". 

Des injures et des menaces à l'encontre de familles de victimes

"C’est une première pour l’association que je représente, mais au nom de tous les parents, enfants et familles, je me dois de le faire", justifie Fabien Bourgeonnier pour expliquer cette plainte. Il vise notamment l'acharnement du grand public sur les réseaux sociaux à travers ses commentaires dans "tous les articles de presse et des nombreuses pages ouvertes de soutien à la conductrice du car scolaire de Millas".

Le procès du drame de Millas qui s'est tenu du 19 septembre au 7 octobre dernier a en effet suscité de vives réactions sur la toile. Nadine Oliveira, la conductrice du bus, devait répondre d'homicides et blessures involontaires. De nombreux témoins dont des victimes et des familles s'étaient exprimés pour donner leur récit de la tragédie. Des témoignages parfois contraires aux dires de l'accusée. 

"Nous avons été injuriés, calomniés en nous faisant passer pour des personnes souhaitant la mort de cette femme, et en nous reprochant de soi-disant la harceler parce que notre seul tort est de vouloir connaître la vérité sur cette tragédie qui nous touche", déplore le président de l'association "À la mémoire de nos anges". Fabien Bourgeonnier dénonce également des menaces, puis des mensonges sur "des pages de soutien créées pour la conductrice".

Une autre plainte contre une association de protection animale

Le père de Loïc l'assure, il a des "preuves", notamment de nombreuses captures d’écran prises tout au long du procès. Il a également annoncé déposer plainte contre une association de protection animale, "qui en son nom d’association se permet de mentir et de commenter sur les réseaux notre drame en nous accusant, nous, parents, de beaucoup de choses."

"En réponse, à plus de quatre années, où l’on reçoit toutes sortes de commentaires et parfois même certaines menaces, il me paraît nécessaire d’en parler et de déposer plainte pour que cela cesse", conclut Fabien Bourgeonnier, qui nous a indiqué s'être rendu au commissariat de Perpignan ce mercredi matin. En revanche, la procédure étant complexe, la police lui a indiqué d'écrire au procureur de la République de Perpignan pour donner suite à sa plainte.