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Drame de Millas : un procès sensible à Marseille retransmis à Perpignan

Un car scolaire et un TER étaient entrés en collision sur un passage à niveau de cette commune catalane en décembre 2017. Six collégiens étaient morts ce jour-là. Les 123 parties civiles pourront assister aux trois semaines de procès le 19 septembre prochain à Marseille, ou dans une salle dédiée à Perpignan. Explications.

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12 septembre 2022 à 16h24 par John Bourgeois


Le procès du terrible accident de Millas va s’ouvrir dans une semaine au tribunal de Marseille. Une affaire plus que sensible qui va confronter 123 parties civiles et une mise en cause. Pour rappel, c’est à Millas (Pyrénées Orientales), qu’un car scolaire et un TER étaient entrés en collision sur un passage à niveau le 14 décembre 2017. Six collégiens étaient décédés ce jour-là, et plus d’une dizaine avaient été blessés. C’est la conductrice du bus qui sera jugée à partir du 19 septembre pendant trois semaines, pour homicides et blessures involontaires. Ce procès se tiendra donc à Marseille, mais sera bel et bien retransmis à Perpignan.

Une salle de 200 places au Palais des Congrès

Victimes, familles, et proches, ne pouvaient pas tous se déplacer dans la cité phocéenne pour suivre ces trois semaines d’audience. C’est donc pour cela que les juridictions perpignanaises et marseillaises se sont accordées pour créer une salle de retransmission du procès du drame de Millas. Elle a été installée au sein du Palais des Congrès de Perpignan. À l’intérieur de la salle "Rubis", 200 places sont réservées en priorité aux parties civiles, mais aussi au grand public, dans la limite des places disponibles.

Comme cela a pu être fait pour les attentats de Nice, l'Etat a notamment alloué des moyens particuliers pour installer ce dispositif inédit à Perpignan, "afin de faciliter l'accès à la justice pour les victimes mais aussi à toute la population du département", explique Pierre Viard, président du tribunal judiciaire de Perpignan. C'est dans cette salle qu'il sera alors question dès le 19 septembre d'assister à l’audience, mais pas d'interagir. "Il n'y aura pas d'intervention à destination de Marseille depuis cette salle", confirme Pierre Viard. "Si jamais la présidente d'audience avait besoin d'entendre quelqu'un qui n'était pas à Marseille, à ce moment-là, nous pourrions mettre en oeuvre des systèmes de visio-conférence à Perpignan."
 

Pierre Viard, président du tribunal judiciaire de Perpignan
Pierre Viard


Psychologues et juristes mobilisés pour les parties civiles

En plus de l'espace de retransmission, des dispositifs ont également été pensés pour assurer l'accueil des parties civiles dans les meilleures conditions. Un "Guide d'accueil" leur sera notamment remis à Marseille et à Perpignan pour présenter les modalités techniques du procès de l'accident de Millas. Puis les accociations d'aide aux victimes comme France Victimes 66 ont également "renforcé" leurs équipes. "Des psychologues et des juristes seront présents tout au long du procès pour accompagner les victimes, tenter de répondre à leurs besoins, et pouvoir les accueillir dans un espace dédié", confie Karine Chauvet, présidente de France Victimes 66.

Au total, deux psychologues, trois juristes, et plusieurs membres d'associations seront mobilisés pour ce procès. Cela risque d'ailleurs d'être trois semaines très difficiles, avec de lourds souvenirs pour les victimes et leurs proches. "Chaque famille a des réactions et des besoins différents avant ce procès", selon Karine Chauvet. "Certaines viennent chercher des réponses. D'autres veulent entendre certaines expertises, avoir de nouveaux détails." Notez qu'une prise en charge et un dispositif spécifique a également été prévu pour la conductrice du car scolaire, jugée dès ce lundi 19 septembre pour homicides et blessures involontaires. 
 

Karine Chauvet, présidente de l'association France Victimes 66
Karine Chauvet