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Comment un psychopathe surnommé le "cannibale des Pyrénées" a pu agresser une vieille dame à Toulouse ?

L'individu, qui avait mangé le cœur et la langue d'un agriculteur des Hautes-Pyrénées, a frappé une retraitée quartier des Chalets ce mercredi soir.

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20 janvier 2022 à 15h53 par Brice Vidal

 

L'histoire fait froid dans le dos. Mercredi soir vers 22 heures, une retraitée de 72 ans était agressée à coups de bâton par un individu quartier des Chalets. La police intervenait vers 22h15 pour interpeller l'agresseur rue de la Balance, alors qu'un voisin courageux venait d'intervenir pour protéger la victime. Le "sauveur", "muni d'un fusil qui n'était pas chargé" explique une source proche de l'enquête, a probablement évité le pire. Car le pedigree de l'agresseur a de quoi faire frémir. L'individu s'était échappé de l'hôpital psychiatrique Marchant à Toulouse.

 

L'agresseur avait mangé le coeur et la langue d'un paysan des Hautes-Pyrénées en 2013

Il s'agissait de Jérémy Rimbaud, 35 ans, surnommé le "cannibale des Pyrénées". En 2013, cet ancien militaire a tué un habitant de Nouilhan (Hautes-Pyrénées) âgé de 90 ans, avant de tenter de le brûler. Il avait arraché le cœur et la langue de sa victime afin de les manger. Le tueur a été placé brièvement en garde à vue mercredi soir, avant d'être réinterné au sein de l'hôpital psychiatrique. Une expertise doit être diligentée pour vérifier si son état est compatible avec une audition en lien avec l'agression des Chalets. La victime se trouvait ce jeudi à l'institut médico-légal pour faire constater ses blessures, ses jours ne sont donc pas en danger.

 

Cet individu dangereux était-il en secteur fermé ?

Selon nos informations, Jérémy Rimbaud a été vu la dernière fois à Marchant à 10 heures mercredi. L'établissement "aurait constaté sa fugue vers 13h50" précise cette même source. Les forces de police ont-elles été avisées immédiatement ? Un avis de recherches a -t-il été communiqué aux patrouilles toulousaines ainsi qu'aux gendarmeries alentour ? Ce sera probablement l'objet des vérifications demandées par la préfecture de Haute-Garonne.

Contactée, la préfecture précise "nous avons naturellement été en lien étroit avec l'hôpital depuis que nous avons été prévenus, et ce jusqu'à la réintégration de l'individu à l'hôpital. Le préfet a demandé à la direction de l'hôpital que l'individu soit placé en secteur fermé ainsi qu'un rapport complet, précis et circonstancié sur cette fugue". Cela signifie-t-il que le malade n'était pas en secteur fermé ?

 

L'hôpital Marchant ne s'explique pas, mais fait part de "son émotion"

Le centre hospitalier Gérard Marchant n'a pas répondu aux questions que nous avons transmises, se contentant de préciser "ce patient a quitté l’établissement en milieu de journée amenant la mobilisation immédiate des équipes du centre hospitalier", "puis celle des forces de l’ordre, pour pouvoir le localiser et permettre sa réintégration au plus vite". Il ajoute que "ses équipes tiennent à exprimer leur vive émotion" et "toute leur compassion à l’égard de la victime et de ses proches", rappelant "qu’il lui appartient au titre des missions légales de service public qui lui incombent d’accueillir et de prendre en charge les patients en irresponsabilité pénale, en lien avec les services de la justice et de la préfecture", "ces prises en charges s’exercent dans un cadre réglementaire soucieux de concilier le respect des droits des patients et les enjeux attendus de sécurité publique".