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Albi - Ils se battent pour instruire leurs enfants en famille

Des familles à bout de nerfs et en colère hier à Albi. Au point d'entrer en désobéissance civile, c'est une première dans l’academie de Toulouse et dans le Tarn. Ces familles revendiquent le droit d'instruire leurs enfants à la maison, ce qui est devenu compliqué voire quasi impossible depuis que la loi séparatisme a été votée en début d'année.

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2 septembre 2022 à 10h59 par Marion Chouly

C'est une première dans l'académie de Toulouse, trois familles dont les enfants sont en instruction à la maison, sont entrées en désobéissance civile ce jeudi 1er septembre. Elles l'ont annoncé publiquement lors de leur manifestation hier à Albi, entre le Parc Rochegude et la DSDEN, la Direction des Services Départementaux de l'Education Nationale. Un acte qui n'a pas été pris à la légère, "qui nous a valu des nuits blanches" nous confiait d'ailleurs l'une des mamans concernées, mais ces parents se sentent aujourd'hui duppés et acculés.
La loi séparatisme, votée par l'Assemblée nationale il y a quelques mois, a  fait passer l'instruction en famille, l'IEF, sous un régime dérogatoire et non plus déclaratif comme auparavant. Ces familles sont donc censées obtenir une autorisation du rectorat pour continuer d'instruire leurs enfants eux-mêmes, autorisation qui leur a été refusée dans la plupart des cas cette année, notamment pour les enfants qui doivent entrer en maternelle. Par conséquent certaines fratries se retrouvent séparées, les aînés ayant pour le moment l'autorisation de poursuivre l'IEF puisque les tests qu'ils ont passé l'an dernier étaient concluants, mais les cadets qui entrent en âge d'être scolarisés, doivent prendre le chemin de l'école. Une situation inacceptable pour ces parents qui bien souvent ont réorganisé leurs vies pour se consacrer à leurs enfants, et en particulier à leur instruction. Situation qui génère aussi beaucoup de stress et d'inquiétude pour les enfants.

Selon Marianne Cramer, membre du non sco collectif, l'IEF est un choix mûrement réfléchi.

La colère monte au sein du

  Le" Non sco Collectif" dénonce notamment un flou juridique et une injustice. Lorsque le motif 4, qui est un motif lié à la convenance de l'enfant, est invoqué par les familles pour justifier de leur demande de dérogation pour instruire en famille, il est dans la majorité des cas rejeté par le rectorat. Les membres du collectif se sentent donc manipulés et bernés. 

 

Djalil Arfaoui, membre du

Au sein du collectif, certaines familles ont fait le choix de partir, de quitter la France pour conserver leur mode de vie et d'instruction. D'autres ont décidé de rester mais d'entrer en désobéissance civile, et notamment trois, qui l'ont publiquement annoncé lors de la manifestation de ce jeudi 1er septembre. Elles envoient d'ailleurs une lettre collégiale au rectorat de l'académie de Toulouse ce vendredi 2 septembre, pour le notifier de leur choix de ne pas se soumettre à cette loi, vécue comme une injustice. Une décision ultime qui intervient après des mois de procédures judiciaires afin de contrer les rejets de dérogation du rectorat.

Marianne Cramer désobéit pour pouvoir rester fidèle à ses convictions

Maintenant, le "Non sco Collectif" demande des comptes au rectorat. Un rendez-vous est prévu le 6 octobre prochain avec la DSDEN, la Direction des Services Départementaux de l'Education Nationale.