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Acte VI Gilets Jaunes : un samedi sous tension au Boulou

Le mot d'ordre national  pour ce samedi était de bloquer les frontières. 

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23 décembre 2018 à 19h51

Un samedi sous tension près de la frontière franco-espagnole. C'est au Boulou que s'étaient donnés rendez-vous les manifestants ce samedi pour l'acte VI de la mobilisation.

Des gilets jaunes de toute la région était attendus pour une opération de blocage à la grande barrière de péage de l'A9 (la dernière avant l'Espagne). 

La mobilisation était importante même si elle n'était au final pas aussi grosse qu'espérée. Des bus entiers de gilets jaunes venant de Toulouse, Montpellier, Albi ou encore Castres étaient annoncés et devaient converger vers ce point mais ça n'a finalement pas été le cas.

Certains ont quand même fait le déplacement en covoiturage. C'est le cas d'Anne Marie et Sylvie qui sont venues de Castres. Elles nous expliquent pourquoi. 

Anne Marie et Sylvie, deux gilets jaunes castraises

Priscilia Ludowsky l'une des figures nationales des gilets jaunes et qui est à l'origine de la pétition contre le prix des carburants était elle aussi au Boulou samedi

Priscilia Ludowski

La situation a dégénéré à la mi-journée lorsque les gendarmes mobiles ont dû employer la force pour déloger à coups de gaz lacrymogène les gilets jaunes qui bloquaient la grande barrière de péage. Des affrontement ont eu lieu pendant une bonne partie de l'après-midi.

Le sous-préfet de Céret Gilles Giuliani était sur plae samedi.Il parle d'un accord qui avait été passé le matin matin même avec les manifestants et qui n'a pas été respecté pour justifier cet emploi de la manière forte, la faute selon lui a une poignée de militants indépendantistes catalans. 

Gilles Giuliani sous-préfet de Céret

Les tensions se sont ensuite cristalisées au niveau du rond point d'accès à l'A9 où les manifestants se sont repliés après avoir été repoussés de la grande barrière de péage. Les manifestants se sont alors massés sur le pont au dessus de l'A9 pour jeter des objets sur l'axe routier avant d'être rapidement chassés à coups de gaz lacrymogènes. En début de soirée, il ne restait plus qu'environ 200 manifestants, tenus à distance du péage et de l'autoroute par les forces de l'ordre qui ont envoyé des renforts. 

La circulation a été coupée sur l'A9 et n'a repris qu'en fin de journée car de nombreux cailloux et autres projectiles jonchaient les voies de circulation suite aux affrontements entre gendarmes mobiles et gilets jaunes. 

Des scènes de chaos qui ont sucité beaucoup d'indignation chez les gilets jaunes présents, notamment chez certains "habitués" des blocages du Boulou qui mettent en avant le fait que les mobilisations  depuis plus d'un mois ici se sont toujours déroulées dans le calme et sans dégradations. Ils craignaient justement le fait que la situation dégénère à cause des manifestants qui venaient d'ailleurs. 

D'autres considèrent disproportionnée l'attitude des gendarmes

Un mort à Perpignan en marge des blocages 

Un automobiliste est mort dans la nuit de vendredi à samedi après avoir percuté un camion bloqué à un barrage filtrant de gilets jaunes  à l'entrée de l'autoroute de Perpignan Sud, à indiqué à l'AFP le procureur de Perpignan Jean-Jacques Fagni.

"Plusieurs poids lourds étaient bloqués, et le dernier de la file était en train de parlementer avec les gilets jaunes pour pouvoir passer lorsqu'une voiture est arrivée et s'est encastrée à l'arrière du camion", a expliqué M. Fagni, soulignant que l'arrêt forcé de son véhicule présentait un "danger pour la circulation". La police de Perpignan est en charge de l'enquête en flagrance qui a été ouverte pour "homicide involontaire aggravé et entrave à la circulation". 

D'après les pompiers, la victime est un homme de 36 ans. "Il était en tenue de travail", a précisé le procureur sans donner plus de détails sur son identité. Ce décès porte à dix le nombre de morts liés aux "gilets jaunes" depuis le début du mouvement.

Deux journalistes de France 2 agressées

 Deux journalistes de la chaîne France 2  ont expliqué avoir été "violemment" agressées samedi par des gilets jaunes alors qu'elles couvraient le rassemblement au Boulou. Elles ont porté plainte. "Tout a basculé dans l'après-midi, quand les forces de l'ordre ont lancé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants et qu'un mouvement de panique s'est emparé de la foule", a expliqué au téléphone à l'AFP Anne Domy l'une des deux journalistes agressées. "Avec ma collègue, on a été prises à partie, pourchassées, frappées par une foule de manifestants qui nous a complètement encerclées".