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La présidente du conseil départemental des Pyrénées-Orientales mise en examen dans une affaire de marchés publics suspects

Hermeline Malherbe aurait été placée en garde à vue le 16 mai dernier dans le cadre d'une enquête pour corruption.

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7 juin 2023 à 8h08 par John Bourgeois

Voilà une nouvelle qui va faire grand bruit dans le monde politique local. La présidente PS des Pyrénées-Orientales, Hermeline Malherbe, a été mise en examen et placée sous contrôle judiciaire  pour "favoritisme", "corruption passive", "trafic d’influence passif" et "prise illégale d’intérêt" le 16 mai dernier dans un affaire de marchés publics suspects. Une révélation de nos confrères de France Bleu Roussillon ce mardi 6 juin, et qui nous a été confirmée par le parquet de Marseille. 

Des soupçons sur des avantages pour l'attribution de marchés publics

C'est dans le cadre d'une enquête anti-corruption et d’une information judiciaire ouverte par la Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille que la présidente du conseil départementale est mise en cause, notamment dans un dossier de l’attribution suspecte de marchés publics, qui concerne aussi depuis avril le maire catalan de Baixas, Gilles Foxonet, deux architectes, et un entrepreneur.

Les soupçons qui concernent Hermeline Malherbe se porteraient sur des travaux menés à son domicile, lorsqu'elle était présidente de l’OPH 66, bailleur social qui gère les 11 000 logements sociaux du conseil départemental. La justice se pencherait sur l'intervention d'une entreprise de plomberie dans le domicile de la présidente du département. Cette société pourrait avoir ensuite bénéficier d’un avantage dans différents appels d'offres de l'OPH 66. Les mêmes suspicions concernent un architecte qui a relogé gratuitement Hermeline Malherbe lors des travaux chez elle.

C'est ainsi que la socialiste et son mari ont été placés en garde à vue en mai dernier, avant la mise en examen, et le placement sous contrôle judiciaire. Depuis le 16 mai, elle ne peut sortir du territoire national métropolitain et remettre au greffe son passeport. Elle doit également s'abstenir de recevoir ou rencontrer certaines autres personnes mises en examen ou mises en cause dans le cadre de la procédure, puis fournir un cautionnement d'un montant de 50.000 euros.

La réponse d'Hermeline Malherbe

Après la révélation, la présidente des Pyrénées-Orientales n'a fait suivre qu'un simple communiqué à nos confrères. "Dans le cadre de l’enquête menée par la JIRS de Marseille qui concerne des entreprises et des élus des Pyrénées-Orientales, j’ai été entendue dernièrement. Cela n’impacte en rien mon mandat de Présidente du Département. Avec mon conseil, Maître Gilles Gauer, nous allons tout mettre en œuvre pour que la lumière soit faite. Soucieuse de laisser la justice effectuer son travail, je ne m’exprimerai pas sur le sujet en dehors de cette déclaration", a-t-elle déclaré.

Notez que cette vaste enquête devrait continuer de faire parler, puisqu'elle concernerait de nombreux élus et autres possibles avantages accordés lors d'appel d'offre pour l'attribution de marchés publics.