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La Garonne peut-elle manquer d'eau en cas de canicule cet été ?

Les réserves étaient encore au plus bas il y a quelques semaines. Un comité de l'eau se tenait mercredi en Haute-Garonne. On vous dit ce qu'il en est ressorti.

La Garonne au plus bas à l'été 2022
Crédit : @MétéoPyrénées

25 mai 2023 à 13h03 par Antoine Lascaray

Une Garonne à sec cet été ? Est-ce possible. Depuis les orages pyrénéens de mercredi, elle est à nouveau tumultueuse, mais un comité de l’eau s’est réuni pour anticiper les mois à venir. Il avait lieu mardi pour la troisième fois de l’année, histoire de faire le point sur les ressources actuelles en eau et présenter les projets d’arrêtés encadrant les restrictions de prélèvement en cas de sécheresse.

La période d’étiage de la Garonne n’a pas encore débuté, comprenez : les lâchers d'eau des retenues pyrénéennes n'aident pas encore le fleuve à assurer son débit minimum de 20m3/ seconde. L’épisode caniculaire de l’été 2022 avait
lourdement fait descendre le niveau des stocks d’eau, alors à l’aube d’un nouvel été, ce sont sur les lacs et les phréatiques de la région, que les regards sont rivés : véritables réservoirs de la Garonne qui permettent de l’alimenter en cas de période aride.

 

Quid du niveau des nappes et des lacs pyrénéens ?

"Pour cet été et cet automne, 70 millions de m³ d’eau seront destinés à alimenter la Garonne si elle  est vraiment basse", affirme Jean-Michel Fabre, président du Syndicat mixte d'études et d'aménagement de la Garonne (SMEAG). Rien d'étonnant c'est comme l'an dernier. Mais qu’en est-il vraiment du niveau des lacs et des nappes phréatiques ? Pouvons-nous vraiment compter sur ces réserves pour alimenter la Garonne en cas de sécheresse cet été ? La réponse est oui ! Même si le printemps pluvieux que nous connaissons ne change pas vraiment la donne et ne remplit pas tellement les nappes phréatiques. Selon Jean-Michel Fabre, "certains lacs de montagne de la région, gérés par EDF, sont à des 
niveaux de remplissage qui permettront de répondre à nos besoins".

Le patron du SMEAG prend pour exemple le lac d’Oô qui alimentera la Garonne à  hauteur de 8 millions de m³ d'eau (si nécessaire). Mais l’aridité de ces derniers mois à tout de même laissé des traces. Le lac de Filhet (Ariège) a par exemple connu la catastrophe en janvier dernier avec un taux de remplissage de 17%. Le lac a pu être à nouveau rempli "artificiellement" grâce à des réserves. Globalement, plusieurs lacs sont encore sous la barre symbolique des 50 % de remplissage, alors qu’en cette saison la normale se situe à 90 %. Pour le président du SMEAG, "les dernières périodes sans pluie n’ont pas été totalement rattrapées".


« Il faut s’attendre à des restrictions »

Aucun pourcentage n'a été donné concernant la recharge des nappes phréatiques mais la pluviométrie a été déficitaire d'environ 30%. La Haute-Garonne est depuis le 13 avril 2023 au niveau d’alerte « vigilance ». Aucune restriction précise n’a pour l’instant été formulée ; mais pour Serge Jacob, secrétaire général de la Préfecture de Haute-Garonne, l'Etat n'attendra "que la situation soit critique", il faut "inscrire les économies d’eau sur le long terme". Et travailler "sur un plan d’actions extrêmement large [...] de façon à anticiper les saisons 2024, 2025 et plus tard encore. Avec la période d’étiage qui va débuter en Haute-Garonne (de juin à octobre), le comité de l’eau départemental prévoit de se réunir tous les 15 jours jusqu’à octobre prochain.

 

Jean-Michel Fabre.
Jean-Michel Fabre.
Crédit : @100Radio