Immobilier en Ariège : la maison ancienne reprend des couleurs

Après deux années de ralentissement, le marché immobilier en Ariège retrouve un certain équilibre. C’est le constat dressé par Maître Magalie Patino, déléguée en charge de l’immobilier pour l’Ariège à la Chambre des notaires de la Cour d’appel de Toulouse, lors de la présentation du bilan chiffré du secteur pour la période du 1er juillet 2024 au 30 juin 2025.

Une stabilisation après la tempête

« Après des années 2021 à 2023 fastes, puis une baisse du volume des ventes en 2023 et 2024, la tendance sur le marché immobilier ariégeois est à la stabilisation et à une répartition assez homogène sur les secteurs géographiques. Les volumes de ventes reviennent à ceux enregistrés avant Covid et le secteur de la maison, notre cœur de marché ici en Ariège, reprend même une légère augmentation de son volume de ventes, +1,5 %, là où l’an passé nous étions encore à -18 % », explique Maître Magalie Patino dans son interview radio.

Les maisons anciennes, moteur du marché

Les maisons anciennes restent le pilier du marché local, représentant 2 160 transactions sur les 2 700 ventes totales de l’année. Après deux années de baisse (-14 % en 2023, -18 % en 2024), le volume repart à la hausse (+1,5 %) et le prix médian progresse de 2 %, atteignant 130 000 €. « Après des années de fortes fluctuations, nous assistons à un équilibrage, pour retrouver des volumes et des prix assez stables », précise la notaire.

Des disparités selon les territoires

La Basse Ariège, portée par la ville de Pamiers, affiche une hausse du prix médian de 3,3 % (155 000 €), tandis que le Pays d’Olmes enregistre une baisse de 4 % (89 200 €). Certaines communes, comme Varilhes ou Mazères, connaissent des corrections après plusieurs années de hausse.

Les terrains à bâtir toujours en crise

Le marché des terrains à bâtir reste en difficulté, avec seulement 160 transactions sur l’année, soit une chute de 40 %. Malgré cela, les prix continuent de progresser (+3,5 %, prix médian à 38 300 €). « Le marché du terrain à bâtir en Ariège est historiquement un marché de jeunes, primo-accédants, souvent intéressés par l’auto-construction. Avec le durcissement des normes, des conditions de prêts bancaires et l’augmentation des coûts de construction, c’est une population qui se tourne de moins en moins vers ce type de projet », analyse Maître Magalie Patino.

Un profil d’acheteurs stable, mais un signal positif chez les 30-39 ans

Le profil des acquéreurs évolue peu : 59 % sont ariégeois, 25 % ont plus de 60 ans. Mais la tranche des 30-39 ans repart à la hausse, signe d’un retour de l’accès au crédit.

Peu d’impact des étiquettes énergétiques

Le marché ariégeois reste dominé par des biens anciens à rénover : 46 % des logements vendus sont classés E, F ou G. Les négociations de prix sont plus marquées pour ces « passoires thermiques », mais la transition énergétique reste lente.

Ecoutez l'interview de Maître Magalie Patino