Covoiturer pour aller au travail, le bon plan sur l'albigeois

2 euros par trajet et par passager, pour le conducteur, gratuit pour les passagers. Voilà le plan de l’agglomération albigeoise (Tarn) pour booster le covoiturage domicile/travail, une pratique encore trop peu ancrée dans les habitudes. Pour ça, la collectivité lance LibéA covoit’, un service qui s’appuie sur l’opérateur Karos. Pour l'utiliser, il suffit de télécharger gratuitement l'application et de s'inscrire.

Cette démarche a déjà séduit une quinzaine d'entreprises du Grand Albigeois, qui tente d'inciter leurs employés à y adhérer. L’hôpital d’Albi, qui représente environ 2.000 personnels, en fait partie, et pour Alexandre Fritsch, son directeur, c’est "l’alignement des planètes". En plus de l’enjeu économique et environnemental, le covoiturage revêt un rôle sociétal, selon lui. "On peut imaginer que des hospitaliers qui ne se connaissent pas, qui sont chacun dans un service, l'un étant administratif, l'autre ouvrier technique ou social et le troisième soignant ou médecin, vont pouvoir se rencontrer, parler de leur même objet, de leur même but qui est de soigner des gens et ça c'est extrêmement intéressant, et je pense que ça contribue à l'amélioration de la qualité de vie au travail."

Du côté de la collectivité, on trouve aussi des avantages à encourager ce mode de transport auprès des habitants. "Toutes ces voitures avec un seul conducteur prennent beaucoup de place alors que si la même voiture avait 2 ou 3 passagers, on réduit de fait l'encombrement, on réduit de fait l'utilisation ou l'usure des routes, qui nous coûtent à nous tous puisque tout ça, c'est payé par nos impôts. Donc c'est ce volet financier aussi qui est mis en avant et qui est important" explique Jean-Michel Bouat, vice président de la communauté d’agglomération de l’Albigeois en charge de la mobilité.

En plus du coup de pouce financier, Karos, l'opérateur spécialisé sur ces trajets quotidiens courts, ajoute la garantie d’une solution pour le trajet retour, en cas de pépin. "On comprend que le covoiturage quotidien, ça génère beaucoup de freins. L'un des premiers freins, c'est 'je vais faire un covoiturage avec une personne, je suis conducteur, si j'ai un empêchement, que va faire mon passager' et 'si je suis passager, je vais me retrouver coincé au travail ou à ma destination'. Donc il y a une assistance retour qui permet que quand on est passager si mon conducteur annule pendant la journée, Karos va m'envoyer un VTC ou un taxi pour me ramener chez moi" explique Alexia Pujol, consultante en mobilité durable chez Karos. Et d'ajouter que le tout "est pris en charge par Karos, il y a une franchise de 10€ qui reste quand même très raisonnable par rapport au prix d'un taxi".

700 personnes de l’agglomération albigeoise se sont déjà inscrites sur l’application Karos pour partager de courts trajets quotidiens. En plus de cette aide proposée par l'agglomération, d'autres primes ou dispositifs existent pour appuyer la démarche au niveau régional et national.