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Castres. Fin des turbulences autour de la ligne Castres-Paris, un accord trouvé entre l'État et les collectivités

L'État, les élus tarnais et le syndicat mixte de gestion, sont tombés d'accord autour des financements de la ligne aérienne Castres-Paris. Depuis ce jeudi 1er 2023, la compagnie Chalair a bien pu reprendre les rotations entre la capitale et la cité tarnaise.

Aéroport Castres Mazamet
Chalair a bien repris ce matin les liaisons entre Castres et Orly
Crédit : Axel Mahrouga

1er juin 2023 à 17h23 par Axel Mahrouga

Tout s'est joué dans le «money-time». Depuis ce jeudi 1er juin 2023, la compagnie Chalair a bien repris les rotations aériennes entre les aéroports de Castres et de Paris Orly. Le sort de la ligne a pourtant été longtemps incertain et c'est au dernier moment que tous les feux sont passés au vert. 

En octobre dernier, Air France, qui sous-traitait les liaisons à la compagnie Amélia, annonçait sa volonté de ne pas prendre part au nouvel appel d'offres qui devait être lancé à la fin de la convention d'exploitation qu'elle avait signé en 2019. Dans la foulée, un nouvel appel d'offres avait été lancé, mais, très tôt dans les négociations, les élus tarnais pointaient une difficulté qui était en mesure de remettre en question l'existence même de cette liaison. 

 

Emmanuel Macron intervient



Avec, entre autres, la flambée des prix du carburant, les collectivités tarnaises ne pouvaient pas se contenter de conserver les subventions actuelles qu'elles versaient alors à Air France sans réduire, voire annuler toute possibilité de rendre cette ligne viable pour le prochain exploitant. Les demandes, émanant notamment du président de l'agglomération Castres-Mazamet, Pascal Bugis, étaient claires : les rotations Castres-Paris ne sont pas envisageables si l'État n'augmente pas sa participation, de 30% sous Air France, à 50% avec le nouvel exploitant. 

Durant plusieurs mois, les discussions entre les élus tarnais et les services de l'État, notamment le ministère des Transport, ont été soutenue. Mais mardi 30 mai 2023, à quelques heures du changement d'exploitants, les parties sont devant une impasse.



À l'issue du comité syndical qui s'est tenu mardi, l'État consentait à augmenter sa participation à 40 %, mais plafonné à 50% des recettes estimées. Insuffisant pour les élus tarnais. Devant ce constat, le député de la troisième circonscription du Tarn, Jean Terlier, joue alors peut-être l'une des dernières cartes qui restait encore à abattre dans ces discussions : interpeller directement le président de la République Emmanuel Macron. « Compte tenu de l'urgence et voyant que les choses n'évoluaient pas [...] j'ai échangé des sms avec le président de la République. Il a été très réactif, il a répondu très tôt le matin et nous avons pu avancer à la suite de cela avec son cabinet et le ministère des transports en lien avec la Préfecture du Tarn.»



Cadeau fiscal pour Chalair

 

Après une journée d'intenses négociations, un compromis est trouvé : les collectivités vont devoir augmenter leur participation, l'État aussi, mais pas à hauteur des 50% espérés, mais, en contrepartie, ils accordent une exonération fiscale sur 3 ans de 800 000 euros à la compagnie Chalair. Un montant que l'exploitant déduira ensuite de la subvention attendue pour faire fonctionner la ligne. 
C'est ainsi que mercredi soir, la nouvelle convention a bien pu être actée entre le syndicat de gestion et la compagnie. Ce matin, l'ATR-42 a pu commencer ses premiers aller-retour.