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Assises du Tarn. Procès renvoyé pour cette mère de famille accusée d'avoir assassiné sa fillette

Gladys Bardel devait être interrogée ce matin, mais l'audience a dû être suspendue au vu de son état psychologique. Un expert psychiatre l'a examiné à la mi-journée et a conclu qu'il était impossible de poursuivre les débats dans ce contexte.

Tribunal judiciaire d'Albi
Tribunal judiciaire d'Albi
Crédit : ©100% Radio

27 septembre 2023 à 17h43 par Marion Chouly

Le verdict était attendu dans la soirée, le procès n'aura finalement pas lieu. En tout cas pas cette semaine. Gladys Bardel, 48 ans, comparaissait devant les Assises du Tarn, au tribunal judiciaire d'Albi, accusée d'avoir tué sa fillette de 6 ans en tentant de se suicider.

Ce mercredi 27 septembre 2023, au matin, elle devait être interrogée pour s'expliquer sur ces faits datant de février 2018, sauf que son état de psychologique a poussé la Cour à suspendre l'audience. Un expert psychiatre est venu l’examiner à la mi-journée, il a jugé que ses troubles du comportement étaient incompatibles avec la poursuite des débats.

Pour l'un des avocats de la Défense, Me Alexandre Martin, ce renvoi s'imposait "puisqu'elle est en train de développer une fugue dissociative, c'est-à-dire que confrontée à la souffrance qui est la sienne, pour faire simple, le cerveau disjoncte et n'est plus en contact avec la réalité... Et elle n'entend plus les questions, elle ne sait plus ce qu'il se passe donc ce procès ne peut pas continuer."

Me Alexandre Martin, avocat de la Défense, sur la fugue dissociative de sa cliente
Me Alexandre Martin, avocat de la Défense, sur la fugue dissociative de sa cliente
Crédit : ©100% Radio

D'autres analyses d'experts psychiatriques seront menées d'ici la prochaine audience, renvoyée à une session d'Assises ultérieure donc, mais Me Martin doute que sa cliente puisse un jour comparaître devant la Justice. "Je rappelle quand même que depuis 5 ans, depuis la commission des faits, ma cliente n'a fait aucun jour de détention et qu'elle est hospitalisée depuis le premier jour. C'est signe, quand même, que l'on est vraiment sur le terrain pathologique et donc la réponse appartient plus aux médecins qu'aux juges."

Me Martin, avocat de la Défense, doute du fait que sa cliente puisse un jour être jugée
Me Martin, avocat de la Défense, doute du fait que sa cliente puisse un jour être jugée
Crédit : ©100% Radio

Un véritable drame familial

Le 11 février 2018, vers 16h45, les policiers arrivent dans un appartement de la rue Sabaterie à Castres. Les pompiers tentent de réanimer une femme, inconsciente au sol, sa petite fille de 6 ans, décédée, allongée près d’elle. Intoxiquées au monoxyde de carbone, elles se trouvent toutes les deux dans la salle de bain. La VMC est éteinte, les aérations bouchées et un barbecue jetable venait de se consumer. Dans l’appartement, qui est celui de la sœur de l'accusée, les policiers retrouvent aussi des lettres manuscrites de la mère, se disant désespérée et angoissée à l’idée de perdre sa fille suite à un conflit avec son ex-conjoint. Ce dernier devait retrouver l’enfant le lendemain du drame pour faire exercer son droit de visite.

Cette semaine, la Cour d'Assises devait à priori trancher sur l’état psychologique de la mère avant et pendant les faits, plutôt que sur sa culpabilité. Le verdict était attendu ce mercredi en fin de journée.