Affaire Jubillar. "Un procès en début d'été ou courant septembre" estime Me Laurent Boguet pour la partie civile
Le Toulousain est l'avocat de l'administrateur ad-hoc des enfants de Cédric et Delphine Jubillar.
Publié : 22 novembre 2023 à 22h11 par Brice Vidal
C’est un document "dense et extrêmement détaillé" qui explique pourquoi Cédric Jubillar sera jugé devant la cour d’assises du Tarn pour meurtre, en 2024. Un procès probablement "en début d'été ou courant septembre" estime Me Laurent Boguet avocat des enfants du couple Jubillar. Les juges d’instruction en charge du dossier, Audrey Assemat et Coralyne Chartier, viennent de rendre ce qu’on appelle une ordonnance de mise en accusation (OMA). Le plaquiste tarnais de 36 ans est accusé d’avoir tué sa femme Delphine Jubillar, à Cagnac-les-Mines, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020.
LIRE → Quel est le scénario macabre de l’affaire Jubillar développé par le procureur de Toulouse ?
Pour Me Laurent Boguet, avocat de la partie civile, "des questions sont restées sans réponse durant l’instruction" et un procès permettra peut-être d’y répondre : "nous déplorons de ne jamais avoir pu retrouver la dépouille de Delphine Jubillar. Au-delà, des mobiles ont été établis, des mensonges qui ont été proférés par Cédric Jubillar posent d'intenses questions" explique le pénaliste borné dans son propos par le secret de l'instruction. "Il y a les progrès qui sont accomplis au niveau d'une police scientifique très inspirée, la téléphonie notamment" et "c'est autour de cela que se posera la question de la culpabilité de Cédric Jubillar" tranche le conseil de Louis et Elyah Jubillar. Pour rappel, la question du téléphone de l'infirmière bornant au matin du 16 décembre 2020 aux alentours de la maison du couple, 19 rue Yves Montand à Cagnac, reste une énigme. Pour l'accusation et les magistrats instructeurs « seul Cédric Jubillar peut avoir déverrouillé le téléphone de Delphine. »
La défense fait appel
Les avocats de Cédric Jubillar ont annoncé à l'AFP mercredi soir qu'ils allaient faire appel du renvoi de leur client. "On a pris le soin de lire cette ordonnance de mise en accusation et nous avons décidé bien évidemment d'en relever appel, considérant que notre client est innocent", a déclaré Me Alexandre Martin. Peu de chance que cela aboutisse si l'on se réfère aux multiples demandes de libération, toutes retoquées depuis 2021. Que ce soit sur décision du juge des libertés ou sur décision de la Chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse.
Autre certitude le procès se tiendra à Albi, au tribunal judiciaire ou dans une salle de plus grande capacité. Il existe suffisamment de charges à l’encontre du mari ont estimé nombre de magistrats du pôle criminel de Toulouse. C’est aussi l’avis de Me Laurent Boguet qui a plaidé dans les plus grandes affaires criminelles, comme le procès de Nordahl Lelandais ou celui de Patrice Alègre. Cette ordonnance de mise en accusation de 61 pages est très "étayée" selon le pénaliste ; "elle fait partie des plus construites que j'ai pu avoir à lire dans le cadre de ma carrière, il y a un travail d'investigations extrêmement important."