100% chez vous dans les PO avec PHILIPPE : Thierry Tremblay et l’histoire tragique d’un navire : Le

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    100% Chez vous dans les Pyrénées Orientales

    12 janvier 2024 - 1 min

    100% chez vous dans les PO avec PHILIPPE : Thierry Tremblay et l’histoire tragique d’un navire : Le

    l’histoire tragique d’un navire : Le Medjerda !

    Le Medjerda est un vapeur, courrier de la Compagnie de Navigation Mixte qui effectue la ligne de Port Vendres – Oran en Algérie. Ligne qu’il effectue de 1898, date de son lancement, jusqu'en 1913.

    Le navire transporte des passagers civils, ainsi que le courrier et toutes sortes de marchandises de la vie courante.

    Au début de la guerre de 14, le gouvernement français cherche désespérément des navires pour transporter les troupes et les équipements militaires. Le Medjerda est donc mobilisé pour cette fonction.

    Nous sommes le 6 Aout 1914 et le Medjerda du commandant Got de Saint-Laurent de la Salanque, effectue son premier voyage en tant que navire de guerre.

    Au fils des années, les trajets du navire sont routiniers et la vigilance se relâche progressivement.  La pire chose qui peut arriver à un navire de guerre et à tous ceux qui sont à bord, c’est la routine et l'excès de confiance. 

    Et en ce jour du 11 mai 1917, le capitaine du sous-marin allemand U-34 Johannes Klasing, repère de façon totalement inattendu Le Medjerda.

    Au large des côtes Espagnol, à exactement 19 h 10, le sous-marin remplit sa mission et une seule torpille met fin à la vie du navire.

    Touché par bâbord, à la hauteur de la chambre des machines, la voie d’eau est énorme. Dans la salle éventré, où l’eau monte à vue d’œil, un incendie se déclare ne laissant malheureusement aucun chance aux marins qui ont survécus à l’explosion.

    Dans les coursives, c’est la panique. Les passagers prennent d’assauts les escaliers qui mène sur le pont, piétinant sans pitié, les malheureux tombés à terre.

    Mais le naufrage est si rapide, que beaucoup de passagers se jettent à la mer pour échapper à l’incendie, plongeant parfois sur le dos des nageurs qui n'ont pas encore eu le temps de s'éloigner du navire. Le témoignage de survivants raconteront qu’ils entendait les cris déchirants des soldats pris au piège dans les entreponts.

    Coupé en deux, à la hauteur du dernier canot de sauvetage, avec une rapidité effrayante les deux tronçons du navire blessé à mort, s'enfoncent, poupe et proue dressés vers le ciel.

    Le Medjerda sombre en deux minutes faisant 352 victimes sur les 623 personnes embarquées.

    A bord il y avait bien entendu des militaires, mais aussi des marins de Collioure et de Port-Vendres, des civils, hommes, femmes, enfants, et également, ironie de la guerre, deux prisonniers allemands.

    Dans ce spectacle désolant, au milieu des radeaux de fortune et des débris de toutes sortes, le sous-marin allemand fait surface. Il s'approche d'un radeau, où ont pris place le second et un mousse. Dans un excellent français, le commandant Klasing leur intime l'ordre de se constituer prisonnier. Après avoir emmené les deux hommes, le corsaire s'éloigne de la zone, abandonnant les rescapés à leur sinistre sort.

    170 survivant sont rapidement sauvés par l’équipage d’un cargo Anglais qui malgré le danger d’être attaqué par le sous-marin, recueille les survivants pour les conduire à Port-Vendres.

    17 autres vont ramer jusqu’à la côte espagnole et accoster où ils seront chaleureusement accueillis par la population.

    Et le lendemain matin du naufrage, le 12 mai, 43 autres rescapés sont recueillis par La Nievre, un navire chargé de mouton, partit également du port d’Oran.

    Aujourd’hui l’épave du Medjerba est à 6 milles au large du Cap de Tortosa, à peine dix kilomètres, et sur la commune d’Ametlla de Mar une stèle a été érigé en mémoire des disparus et surtout en remerciement pour l'accueil que les habitants réservèrent aux rescapé du naufrage

    Voilà l’histoire d’un navire de Port-Vendres qui repose aujourd’hui au fond de la méditerranée et qui marque par sa présence, un passé tragique pour les Catalans et pour tous les français.