100% chez vous dans les P.O avec PHILIPPE : Thierry Tremblay raconte Le Fort Lagarde

je vais vous parler d’un bastion célèbre :

Le Fort Lagarde de Prats de Mollo

En 1659, le Traité des Pyrénées entraîne l’annexion au Royaume de France, du Vallespir, du Roussillon, du Conflent, du Capcir et d'une partie de la Cerdagne.

Lors de la guerre de Hollande, qui se déroula de 1672 à 1678, une menace espagnole fait craindre le siège de la ville. Prats-de-Mollo devient alors une place forte frontalière.

De manière à résister à une artillerie ennemie selon le concept des fortifications bastionnées, un Donjon en forme d’étoile et parfaitement adapté au relief, est alors édifié autour d’une ancienne tour à signaux médiévale.

Dominant la ville et d’une capacité d’une centaine de soldats, le Fort Lagarde est destiné d’abord à protéger la nouvelle frontière, mais également à surveiller l’entrée du Haut-Vallespir afin de tenir en respect les habitants suite à la Révolte des Angelets.

En effet, de 1663 à 1672, une partie de la population du Vallespir et du Conflent se révolte suite à l’établissement de la gabelle, l’impôt sur le sel.

La guerre de Hollande terminée, Louis XIV désire rendre la province invulnérable.

Le Donjon est alors agrandi selon les plans fournis par le commissaire général aux fortifications de l’époque, le célèbre : Sébastien Le Prestre de Vauban.

En 1691, l’ingénieur Christophe Rousselot, responsable des places fortes du Roussillon, élabore un projet d’agrandissement en s’inspirant de celui de Vauban. Interrompue rapidement pour cause de nouvelle guerre et par manque de moyens financiers, la construction est achevée dans ses grandes lignes à la moitié du 17ème siècle.

Il faut attendre la fin de la première Guerre mondiale pour que le fort soit démilitarisé et que le Ministère de la Guerre fasse le choix de mettre le bâtiment en vente.

Une société civile préalablement composée de dix administrateurs en deviens propriétaire avec pour objectif la création d’une maison de repos destinée aux tuberculeux.

Mais ce projet ne voit pas le jour et au fil des années, ce bastion historique n’est plus qu’un fort sans valeur, en ruine, dans un état de délabrement totale, parsemé de nid de chauves-souris et de hiboux

Le Fort Lagarde est finalement classé au titre des Monuments historiques le 15 janvier 1925 avec le souterrain qui le relie à la ville.

En 1938, le fort est partiellement occupé par des soldats du dépôt de convalescents puis, à la fin du mois de février de l’année suivante, il sert ponctuellement d’abri provisoire aux réfugiés de la Retirade.

En 1976, le Fort Lagarde est enfin acquis par la commune qui entreprend sa restauration.

Des premiers travaux sont réalisés par des bénévoles qui entreprennent le dégagement de certaines parties du monument. Deux ans plus tard débutent les premières tranches de restauration avec la consolidation et la réfection des toitures.

Après une préfiguration durant deux étés, le Fort Lagarde est ouvert au public en 1996, année où sont initiées les premières visites spectacles.

Voilà l’histoire de ce lieu emblématique des Pyrénées Orientales qui aujourd’hui abrite chaque année, les préparatifs de l’emblématique et reconnu par l’UNESCO : fête de l’ours !