Quelles sont les annonces de Gabriel Attal pour sortir de la crise agricole ?

Le premier ministre s'est rendu dans une exploitation du Comminges, berceau de la grogne, pour calmer la contestation. Gabriel Attal a annoncé "un effort inédit".

Gabriel Attal, premier ministre sur l'exploitation de Montastruc-de-Salies.

Crédit : @100%Radio

26 janvier 2024 à 18h19 par Brice Vidal

Il n'avait pas le droit à l'erreur. Le Premier ministre, Gabriel Attal, est arrivé vers 16h30 à Montastruc-de-Salies (Haute-Garonne) au pied des Pyrénées pour tenter de calmer la contestation des agriculteurs, qui a gagné en quelques jours tout le pays. Il a choisi le berceau du mouvement pour s'exprimer dans une mise en scène dont Matignon a le secret, mais pas sans un pack de mesures à la hauteur de l'urgence. Après un échange discret avec les leaders de la grogne, dans la stabulation de l’exploitation bovine de Ludovic Calvet, le Premier ministre s'est entretenu avec plusieurs autres exploitants agricoles qui ont exposé les problèmes de la profession. Gabriel Attal a annoncé "un effort inédit" expliquant "on a mis l’agriculture au-dessus de tout le reste".


Simplification


Puisque les agriculteurs doivent remplir beaucoup de paperasses, le premier ministre promet un choc de simplification ; "nous allons simplifier nos procédures quand elle ne font pas sens" "quatre arrêtés préfectoraux ont été supprimés en quelques jours en Haute-Garonne" et "ça sera le cas dans tous les départements". 10 mesures de simplification interviendront dès ce samedi notamment sur l'accès à l'eau, mais aussi sur les délais de recours touchant des projets agricoles. L'OFB (office français de la biodiversité) sera désormais sous la tutelle du préfet et "il n'y aura pas plus d'un contrôle administratif par an sur une exploitation" car "il y a des tensions autour de cela, il faut qu'on arrive à faire baisser la pression". 


Egalim


Par ailleurs "dans les négociations commerciales, l'agriculteur n'est pas suffisamment protégé" alors "on va renforcer les contrôles". Trois grandes entreprises seront d'ailleurs durement sanctionnées pour ne pas avoir respecté la loi Egalim, "notre main ne tremblera pas" a lâché le Premier ministre. Les aides d'urgences seront "décaissées plus rapidement". S'agissant de la viticulture, le ministre Marc Fesneau annoncera des mesures la semaine prochaine ; "je ne laisserai pas les viticulteurs être étranglés" a affirmé le chef du gouvernement. 


La PAC 


Sortir de l'Europe et de la politique agricole commune (PAC) est impensable selon Gabriel Attal, "c'est vous priver de 9 milliards d'euros par an". Mais "il faut simplifier la PAC", Emmanuel Macron va s'exprime sur les questions "des jachères" et "des prairies". Le chef du gouvernement a maintenu que "la France s'opposera à la signature du traité Mercosur". 


Le GNR


Puisque la réforme du gazoil non routier"ne passe pas", le gouvernement va revenir sur la hausse progressive de cette fiscalité sur le GNR. "On arrête avec ce système kafkaïen" pour d'ici l'été "passer à la déduction de l'exonération au pied de facture" et "l'Etat compensera le distributeur".  "C'est le début d'un sursaut" et "on ne vous lâchera pas" a conclut le Premier ministre qui veut "se battre au niveau européen et à l'international" pour "y arriver tous ensemble".  


Les réactions 


Pour Jérôme Bayle, figure de la contestation dans le Comminges "les trois revendications ont été validées, je suis un homme de parole". Il appelait par conséquent à le levée du blocage de l'A64 ce samedi midi. La petite musique était différente pour Luc Mesbah de la FDSEA 31 pour qui "ce sont des mesurettes" ; "il faut des lois et des grandes modifications" "le feu n'est pas éteint, on est déterminé, sans casser, c'est un virage pour le monde agricole". Le syndicat FNSEA promettait de maintenir la mobilisation. 


 

Gabriel Attal et son ministre de l'agriculture, studieux, face aux doléances de la profession.

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