ActualitésOccitanie

Scopelec. "Orange a beaucoup d'argent, mais ne peut pas acheter la justice" tacle le directeur des Scop Midi-Pyrénées

Cyrille Rocher ne mâche pas ses mots, alors qu'Orange principal client de Scopelec ne soutient finalement plus l'offre portée par les salariés. Le tribunal de commerce examine les dossiers de reprise ce jeudi.

7 décembre 2022 à 16h19 par Brice Vidal

 

L’avenir de la Scopelec s’assombrit, après un nouveau coup de Trafalgar d’Orange. Pour rappel ; le spécialiste de la fibre né en Occitanie, plus grande société société coopérative de France, est en redressement judiciaire depuis le 27 sepembre. Ce jeudi le tribunal de commerce de Lyon doit examiner les dossiers de reprise.

Scopelec, fleuron des Scop jusqu'en 2017, a vu sa situation de dégrader jusqu'en 2022, date à laquelle Orange a fermé le robinet. Les entrepreneurs locaux qui ont repris la Scop ont remobilisé les salariés pour construire une offre de reprise, baptisée  Newscope. De loin la mieux-disante au plan social, elle avait le plein soutien d’Orange. Et patatra.

Dans un communiqué intitulé "le coup de poignard d’Orange", Scopelec s'interroge "comment Orange, entreprise de référence en France et dans le monde, peut-elle opérer un revirement aussi improbable à quelques heures de l’examen des offres de reprise" [...] "l’entreprise [...] accueille avec une stupéfaction mêlée de colère la décision d’Orange d’écarter Scopelec des marchés de sous-traitance sur le territoire national" car "le 2 décembre, le géant des télécoms informait la direction de Scopelec qu’elle allait apporter son soutien au projet de reprise Newscope". Il était présenté par la nouvelle équipe dirigeante "et soutenu par plus de 70 % des 2 200 salariés".

"Inadmissible" pour Carlos Verkaeren, l’industriel toulousain nommé président du directoire de Scopelec le 1er septembre dernier. Pour Cyrille Rocher le directeur de l’Union des SCOP Midi-Pyrénées "Orange se permet d'expliquer au tribunal de commerce : vous allez faire ceci ou cela, et vous fermez vos gueules, pas sûr que ce soit intelligent" car "on n'impose pas aux tribunaux de commerce ce qu'on a décidé, Orange a beaucoup d'argent mais ne peut pas acheter la justice" assène Cyrille Rocher pour qui "on ne peut pas passer du blanc au noir comma ça, il faut que les grandes entreprises soient plus sérieuses que ce qu'on découvre aujourd'hui. Si dès le départ, Orange nous avait dit de ne pas y aller, on n'aurait pas fait travailler des centaines et des centaines de salariés. Surtout que maintenant on leur a donné une espérance".

L'examen promet d'être "chaud" à Lyon jeudi. Un bus affrété par les salariés doit se rendre dans la capitale des Gaules pour assister à l'audience.

 

LIRE AUSSI → Et si Scopelec renaissait de ses cendres à Toulouse pour devenir NewScope ?