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Maison de Georges squattée à Toulouse : la situation se tend entre squatteurs et soutiens de l’octogénaire

Comme lors de l’épisode de la maison de Roland, des habitants excédés par les squatteurs ont décidé de mettre la pression. La préfecture veut accélérer.   

26 octobre 2021 à 18h46 par Brice Vidal

 

La situation s’est tendue, ce mardi 26 octobre 2021, au 112 route de Launaguet. C’est là qu’est située la maison de Georges, cet octogénaire dont l’habitation destinée à la vente est squattée pour la troisième fois. Un groupe d’habitants du quartier, âgés de 20 à 40 ans et déjà mobilisés pour la maison de Roland il y a quelques mois, sont venus soutenir la fille de Georges. Plus exactement mettre la pression sur les squatteurs.

Un deuxième cadenas a été posé sur le portail de la maison de Georges "pour ne pas qu’ils puissent sortir […] ces gens tout leur est dû, on ne peut pas vivre dans un monde d’anarchistes […] on applique encore l’ancienne loi ce n’est pas normal, on demande au préfet d’intervenir, on restera là tant qu’ils ne seront pas partis " explique Marie, arrivée à 14 heures "pour mettre la pression". 

 

Les soutiens de Georges découpent le brise-vue des squatteurs.

 

Une première altercation verbale entre soutiens des squatteurs et habitants a obligé la police, chargée uniquement de la sécurisation, à intervenir pour que cela ne tourne à l’affrontement vers 17 heures. Bilel est un des soutiens les plus virulents, cet habitant de La Vache est ulcéré "c’est insupportable, faut envoyer la pression et les faire partir le plus vite possible, c’est une violence verbale et morale. Il n’y a pas le choix. L’Etat et la mairie ne font rien ! ".

Les soutiens de Georges ont ensuite découpé au sécateur le brise-vue végétal installé par les squatteurs, ces derniers répliquaient en lançant de l’eau souillée, devant des policiers impassibles. Mais plutôt bienveillants avec les habitants solidaires de Georges et sa famille.  

 

Les squatteurs se calfeutrent et échangent des amabilités avec les soutiens de Georges.

 

“Nous sommes seuls au monde” déplore Marie-Ange, la fille de Georges Dematis qui se bat d’arrache-pied pour récupérer la propriété de son père.
L’argument des squatteurs est simple, "ils estiment être protégés par la loi". Ils ont même apposé des (leurs?) noms sur la boîte aux lettres. 


Pourtant, la maison de Georges est bel en instance de vente et le permis de construire devrait bientôt être affiché, explique Marie-Ange. Au vu de l’occupation des squatteurs, la procédure prend du retard et les Dematis craignent que la vente ne tombe à l’eau. “Ils se sont fermés. Ils ne veulent pas discuter.” précise la fille du propriétaire. Aujourd’hui, la famille Dematis n’a plus aucun échange avec les squatteurs qui refusent tout dialogue.


D’après Marie-Ange, ces derniers narguent les Dematis. “Ils tournent, ils font que ça" lance-t-elle, lorsque les squatteurs se promènent à vélo près du domicile. Démunie, Marie-Ange lance un appel à l’aide. Sur Facebook, elle a créé une page de soutien : “Soutien à Georges 84 ans maison squatter Toulouse Minimes”.

 

 

La préfecture indiquait tard ce mardi "Le propriétaire de la maison a saisi ce jour le préfet, lequel a immédiatement déclenché la procédure d’expulsion accélérée pouvant conduire si nécessaire à l’évacuation des lieux, par décision administrative telle que prévue par la loi". 

 

BV avec Charlotte Benatti. 

La déclaration par laquelle les squatteurs se disent occupants légaux a été arrachée.