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Des pertes de 30 à 40% de chiffre d'affaires : les traiteurs catalans dans le rouge

Après les récentes annonces du gouvernement pour faire face à la 5ème vague de Covid-19, les professionnels du secteur enregistrent des annulations de prestations en cascade. 

10 décembre 2021 à 14h59 par La Rédaction


« Qu'est-ce qu'on fait ? Qu'est-ce qu'on fait ? ». Thierry Astruc martèle ses interrogations. Le traiteur et restaurateur perpignanais enregistre des annulations en cascade depuis les annonces du gouvernement lundi. Le Premier ministre a en effet appelé la population à éviter tout rassemblement festif jusqu'aux fêtes de fin d'année. « Tout ce qui était prévu au mois de décembre, les repas de fin d'année comme les comités d'entreprises, les repas de fin d'année des aînées organisés par les mairies, tout cela ça s'annule », s'exaspère Thierry Astruc, qui craint le pire.

« Le mois de décembre est un des meilleurs mois de l'année, où on réalise beaucoup de chiffre d'affaires. En plus décembre conditionne janvier, février et mars qui sont des mois relativement creux, là ça va hypothéquer beaucoup de choses », déplore le traiteur. C'est donc un appel à l'aide qu'il lance. « On invoque des décisions du gouvernement, mais il va falloir qu'il nous vienne en aide. Ça fait un moment qu'on se sont pénalisés ».
 

Thierry Astruc, traiteur / restaurateur à Perpignan


Des pertes de marchandises et de revenus à prévoir

Face à ces annulations en série, Thierry Astruc est loin d'être optimiste. Il ne pourra pas faire le chiffre d'affaires d'un mois de décembre habituel, mais par rapport à l'année dernière à la même période où son établissement était fermé, c'est cette impression de « naviguer à nouveau à vue » qui l'inquiète. « Cette année il n'y a rien qui se fait. C'est un flou artistique, mais un flou artistique anxiogène. Économiquement, ça va être compliqué pour la suite ». Dans ce contexte, le traiteur table sur une perte de chiffre d'affaires de « -30 à -40% par rapport à une année normale ». Une baisse d'activité qui pourrait alarmer sur le long terme. 

À cela s'ajoute la marchandise déjà commandée qu'il va devoir écouler, et là encore, malgré une anticipation, Thierry Astruc regrette devoir « s'adapter non pas de A pour Z, mais de A pour A ». « On va essayer de freiner les commandes. Mais je me vois mal annoncer à mon fournisseur 'je t'ai commandé 100 kilos de foie gras, aujourd'hui je ne te les prend plus. Il faudra qu'on trouve des solutions vite fait, essayer de recycler dans d'autres menus ». Ce professionnel ne peut pas se permettre de jeter ses commandes, mais a « toujours peur d'une perte sèche ». 

 

Thierry Astruc, traiteur / restaurateur à Perpignan

Robin Lopez