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Castres. Sans négociations, le mouvement des salariés de Thalès pourrait se durcir

Depuis trois semaines, les salariés des différents sites Thalès en France ont entrepris une mobilisation tous les jeudis pour demander de revoir les conditions d'augmentations de leurs salaires. À Castres, le mouvement pourrait se durcir la semaine prochaine. 

10 février 2022 à 14h28 par Axel Mahrouga

« Soldes, non aux augmentations bradées », en quelques mots, les revendications des salariés sont résumés sur la pancarte accrochée à l'entrée du site castrais de Thalès.

Depuis maintenant trois semaines, les employés du géant de l'aérospatial, de la défense et de l'informatique se réunissent tous les jeudis pour se mobiliser contre les nouvelles modalités d'augmentations des salaires. Un mouvement suivi à travers toute la France, à l'appel de tous les syndicats majoritaires de l'entreprise (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, SUPPer et UNSA).

Sur le site de Castres, le mouvement a d'abord pris la forme d'une mobilisation pendant les heures de repas. Les salariés veulent notamment renégocier la note de cadrage établie par la maison mère. « Avant, elle prévoyait une renégociation des salaires en mars avec un effet rétroactif depuis le mois de janvier, développe Valérie Mialhe, représentante CFDT. Depuis le Covid, elle prévoit des négociations en juillet, mais qui ne sont pas rétroactives ». Les salariés estiment ainsi perdre l'équivalent de 6 mois d'augmentation. Cette note prévoit également une augmentation des salaires de 3,5%, là où les syndicats réclament 4%.

Ces changements dans la note de cadrages étaient intervenus pendant le confinement. « En 2020, on pouvait le comprendre, mais l'an dernier les chiffres étaient très bons, il est temps de revenir à l'ancien système », proteste la représentante syndicale. Une demande qui ne semble pas être de l'avis du Conseil d'Administration du groupe qui souhaite étendre ce calendrier des négociations, au moins pour l'année prochaine encore. 

Vers un blocage du site jeudi prochain ?

Alors pour essayer de se faire entendre de la direction, les salariés du site de Castres ont décidé ce jeudi 10 février de reconduire le mouvement. La mobilisation a été décalée cette fois entre 9h-10h. « Entre 12h et 14h, notre employeur n'était pas impacté, mais là à 9h, tout le monde est censé être au travail ».

Une légère montée de ton avant un réel durcissement la semaine prochaine ? À l'issue du mouvement, les syndicalistes ont exposé aux salariés le projet, national, de blocage du site pour la semaine prochaine si les négociations avec le CA n'ont pas abouti. « Ils se laissent la semaine pour réfléchir », commente Valérie Mialhe. Un objectif rendu plus difficile par le recours au télétravail pour tous les salariés des locaux, entre deux et trois jours par semaine.

En attendant, le travail a repris ce matin dès 10h, avant la prochaine mobilisation de jeudi prochain.